700 écoles publiques musulmanes fermées en Inde
En Inde, l’État de l’Assam dirigé par le parti nationaliste hindou BJP, veut fermer toutes ses écoles d’enseignement islamique appelées les madrassas. Raison invoquée : elles...
En plus de combattre la propagation du coronavirus, l’Inde doit également faire face à l’explosion de l’islamophobie. Les musulmans sont désignés comme ceux qui propagent le coronavirus, créant ainsi de nombreux cas de violences à travers le pays.
La crise sanitaire liée à la pandémie du covid-19 a accentué les violences dont sont victimes les musulmans depuis des mois en Inde. Alors que le pays est sous le coup d’un confinement total décrété par les autorités le 25 mars, avec plus de 400 cas de décès à cause du virus, plusieurs musulmans ont été victimes de violences physiques par des groupes extrémistes hindous, rapporte le New York Times cité par saphirnews.com.
Messages haineux, appels au boycott des commerces musulmans et fake news allègrement relayés sur les réseaux sociaux, avec des hashtags comme "#Corona Jihad". Rien n’a été oublié pour raviver la haine contre les musulmans. Le journal explique que c’est d’un rassemblement religieux organisé par Tablighi Jamaat à New Delhi sur plusieurs jours en mars qu’a "émergé l’un des principaux foyers de contamination au covid-19 dans le pays". Les autorités locales et certains responsables du parti au pouvoir, le BJP, s’en servent à cœur joie pour donner force et vigueur à "leurs discours islamophobes".
Dans ses analyses de la situation, le journal trouve qu’il y a un fond de "vérité" dans les affirmations du gouvernement. Il souligne qu’après l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, décrétée par les autorités de New Delhi le 16 mars, "les responsables du mouvement rigoriste musulman avaient choisi de maintenir leurs réunions, en faisant valoir auprès de leurs fidèles qu’Allah les préserverait du virus". Malgré la condamnation de cette attitude par plusieurs organisations et personnalités musulmanes, "un millier de personnes sont restées pendant plusieurs jours dans le centre de Tablighi Jamaat".
D’ailleurs, le leader de Tablighi Jamaat fait l’objet de poursuites judiciaires depuis fin mars. Mais le mal est fait, puisque les islamophobes font croire à l’opinion nationale que ce sont "les musulmans qui ont inventé le virus pour le propager délibérément dans une forme de djihad", comme en témoigne l’écrivaine indienne, Arundhati Roy dans une tribune au Monde où elle livre "un regard cru sur la tragédie qui frappe l’Inde à l’heure du coronavirus".
Un tiers des contaminations enregistrées au coronavirus serait directement lié au cluster de New Delhi. Pourtant, des scientifiques ont souligné "qu’un nombre disproportionné de cas sont des membres de Tablighi Jamaat ; ce qui fausse fortement les chiffres" mis en avant par les autorités. Mais le parti au pouvoir poursuit dans sa volonté de discréditer les musulmans. Il a même affirmé que "les fidèles du mouvement avaient l’intention, dans le cadre d’un "complot musulman", d’infecter des millions de personnes.
Selon Zafarul-Islam Khan, président de la Commission des minorités de Delhi, le traitement médiatique et politique disproportionné visant Tablighi Jamaat, a pour objectif de mettre sous le tapis l’éventuelle responsabilité, dans la propagation du virus, de certains partis politiques et religieux hindous qui ont, eux aussi, bafoué des interdictions en organisant de grands rassemblements en mars.
Aller plus loin
En Inde, l’État de l’Assam dirigé par le parti nationaliste hindou BJP, veut fermer toutes ses écoles d’enseignement islamique appelées les madrassas. Raison invoquée : elles...
Alors que la violence communautaire était imminente au quartier à dominance hindoue de Gokalpuri, dans le Nord-Est de Delhi, Mohinder Singh et son fils, Inderjit, ont volé au...
Le bilan des violences inter communautaires à New Delhi s’élève désormais à 20 morts et des centaines de blessés. Depuis décembre 2019, l’Inde fait face à un mouvement de...
Ces articles devraient vous intéresser :