Sylvain C., 38 ans, qui vit avec sa mère et son fils au nord de Lyon, est l’un des milliers internautes ayant harcelé et proféré des injures racistes et sexistes contre la journaliste lyonnaise, Julie Hainaut, en 2017, fait savoir Le Monde. A l’origine de ce déferlement de haine, un article dont est signataire la journaliste, et qui relaie les propos douteux des tenanciers d’un bar à cocktails "colonial".
Telle une réplique à l’article de Julie Hainaut, le site néonazi, Démocratie participative, l’un des plus radicaux de la "fachosphère", a écrit plusieurs articles. Dans l’un d’eux, la journaliste lyonnaise a été qualifiée de "p* à nègre féministe" et de "femelle négrophile".
Sylvain C. a, à son tour, partagé ce billet sur Facebook. En conséquence, il a été poursuivi devant le tribunal correctionnel de Lyon. Outre la peine de six mois de prison avec sursis, le tribunal l’a également condamné à payer à Julie Hainaut 5 000 euros de dommages et intérêts et 2 000 euros de frais de justice. De même, l’internaute d’extrême droite devra payer 500 euros à Reporters sans frontières et 500 euros au Syndicat national des journalistes, qui se sont constitués partie civile au procès, précise la même source.
"C’est une bonne nouvelle, car l’un de mes harceleurs a été déclaré coupable alors qu’il demandait la relaxe. Mais je regrette que la justice ne soit pas allée rechercher les nombreux autres auteurs qui m’ont menacée de viol, de mort, insultée, diffamée", a déclaré Julie Hainaut.