Ces 25 % de jeunes affichent des comportements clairement racistes en raison de l’ethnie, du sexe, du genre ou de l’orientation sexuelle, envers les Roms, les Subsahariens et les Marocains, révèle l’étude « Jeunes et racisme » présentée ce mardi par la directrice générale de la Fondation Fad pour la jeunesse, Beatriz Martín Padura, et la directrice adjointe du Centre Reina Sofía sur l’adolescence et la jeunesse, Anna Sanmartín.
Les 75 % de jeunes restants, soit 3 sur 4, rejettent généralement les postulats racistes, promeuvent le multiculturalisme et affichent un engagement fort pour la protection des groupes vulnérables, notamment avec l’assurance maladie universelle et la prise en charge des mineurs non accompagnés. Selon l’étude réalisée auprès de 1 200 jeunes, 40 % des jeunes ont la ferme conviction que le discours raciste trouve son origine dans « le manque d’intégration des migrants ».
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Les enquêtés dénoncent également la diffusion par certains médias de discours intolérants et leur manière de présenter l’immigration (60,4 %). Ils relèvent aussi les propositions xénophobes des partis d’extrême droite (49,7 %). Seulement 57 % des sondés seraient favorables à ce qu’un migrant accède à un poste de responsabilité comme celui de maire d’une commune. Trois jeunes sur dix avouent avoir été témoins d’agressions physiques racistes et près de la moitié ont lu des moqueries et des insultes racistes sur les réseaux sociaux.
L’étude révèle par ailleurs un fort lien entre le fait d’avoir subi une discrimination et de la pratiquer. Plus de 20 % de ceux qui commettent des actes d’intolérance en ont été déjà victimes. « Ces résultats sont très pertinents, car ils montrent l’importance de ce que l’on pourrait considérer comme une spirale de discrimination : le fait d’en avoir subi facilite le fait de l’exercer », ont expliqué les auteurs de l’étude qui conclut que l’établissement de relations affectives avec des personnes appartenant à des minorités discriminées facilite ou favorise le développement d’opinions antiracistes.