Loi anti-corruption : le parlement marocain sort bientôt la grande artillerie

15 septembre 2020 - 07h20 - Maroc - Ecrit par : J.K

Le Maroc entend se doter d’un dispositif anti-corruption musclé. Le projet de loi portant sur l’instance de la probité est déjà sur la table des députés et ne devrait rencontrer aucun écueil au Parlement.

L’actuel texte manque de fermeté et mérite de coller aux dispositions constitutionnelles pour donner de vraies armes à l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption pour jouer pleinement son rôle de supervision et de coordination des politiques publiques, mais aussi d’investigation.

Il est alors attendu des députés qu’ils y aillent très vite (avant la fin de l’année en cours, ou au cours de la session automnale).

Les nouvelles dispositions dotent l’INPPLC de larges compétences : le pouvoir d’autosaisine, absent de la loi de 2015 ; cette disposition est importante en ce qu’elle vient renforcer le pouvoir de l’initiative de cet organe pour enquête sur des affaires où l’INPPLC soupçonne des faits de corruption.

Autre point fort du nouveau texte, le renforcement des capacités d’investigation de cet organe afin de présenter à la justice des dossiers recevables. Ainsi la justice et l’INPPLC pourront se donner la main aux fins d’exécution des jugements. L’effet dissuasif et de prévention qui en est attendu est important.

Par ailleurs, l’instance pourra, désormais, se constituer partie civile dans les affaires en justice ayant trait à la corruption. Son indépendance est un élément fondamental dans le succès de sa mission.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Corruption - Procès - Enquête - Fraude

Aller plus loin

Quid de l’impact de la corruption sur l’économie marocaine ?

Le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaaboun a déclaré que la corruption fait perdre au Maroc jusqu’à 7% de son PIB par an.

Rabat : la gestion des projets INDH entachée de corruption

Certains responsables chargés de la gestion des projets de l’initiative nationale pour le développement humain (INDH) sont accusés de clientélisme et de corruption. Plusieurs...

Corruption au Maroc : le secteur financier mise sur le renforcement des capacités en 2021

Dans le cadre d’une lutte efficace contre la corruption, Bank Al-Maghrib et deux autres institutions clés du secteur financier, en partenariat avec l’Instance Nationale de la...

Maroc : des présidents de communes poursuivis par la justice

Le ministère de l’Intérieur a enclenché des poursuites judiciaires contre une trentaine de présidents de communes, auxquels s’ajoutent 15 vice-présidents et 34 conseillers...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

L’Office des changes traque certains riches

Des Marocains fortunés sont dans le viseur de l’Office des changes. Ces derniers auraient acheté des montres et bijoux de luxe dans des enseignes en France et au Luxembourg, sans déclaration préalable aux frontières, en violation de la législation...

Corruption au Maroc : les chiffres qui révèlent l’étendue des dégâts

Une étude de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) dresse un état des lieux préoccupant de la corruption au Maroc.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Santé au Maroc : l’offensive anticorruption est lancée

Nommé fraîchement à la tête de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou prend toute la mesure de ses responsabilités.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Maroc : le ministère de l’Intérieur traque certains projets

Le ministère de l’Intérieur a décidé de renforcer son contrôle sur les projets de développement à travers le pays. Cette initiative fait suite à des observations inquiétantes concernant des retards volontaires dans l’exécution de ces projets, visant à...

Maroc : les chiffres alarmants sur la corruption des députés

Sur les 30 députés à la Chambre des représentants poursuivis ou condamnés pour des faits de corruption, de détournement de fonds publics ou d’abus de pouvoir, 16 proviennent de la majorité (RNI, PAM et l’Istiqlal). C’est le constat fait par Jeune Afrique.