Selon le tribunal, l’administration n’a pas démontré le manque de pluralisme culturel, le caractère contraire aux valeurs républicaines d’un cours d’éthique, ou l’existence d’un financement illicite. Si certains manquements ont été reconnus, ils n’ont pas été jugés assez graves pour justifier la rupture du contrat.
L’association Averroès a salué une « victoire de l’État de droit », affirmant que le contrat était rétabli rétroactivement. « Il a été démontré que tous les enseignements dispensés […] sont conformes aux valeurs de la République », a déclaré Me Paul Jablonski, avocat du lycée. Le directeur, Eric Dufour, a évoqué les « résultats brillants » maintenus malgré « une tempête absolue » et a réfuté la présence d’un ouvrage religieux controversé dans l’établissement.
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En réaction, le ministère de l’Éducation nationale envisage de faire appel, estimant la confiance rompue. Le Premier ministre François Bayrou a affirmé respecter la décision tout en cherchant un équilibre pour éviter les « dérives ». Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a pour sa part souhaité un appel de l’État. L’ancien préfet, Georges-François Leclerc, avait justifié sa décision initiale par un “danger” pour les élèves et des éléments relevant du « salafo-frérisme ».
Cette décision intervient dans un contexte où la direction d’Averroès dénonçait une « attaque en règle contre l’enseignement privé musulman », une perception relayée par certains observateurs qui pointaient un « deux poids deux mesures » par rapport à d’autres établissements. La perte du contrat avait contraint le lycée à doubler ses frais de scolarité et avait entraîné une chute de ses effectifs de 470 à 290 élèves.