Manifestations au Maroc : malgré les troubles, le tourisme résiste, mais jusqu’à quand ?

Les rassemblements de protestation du mouvement de la jeunesse marocaine « Gen Z 212 » n’ont produit aucun impact sur le tourisme marocain. Tel est le bilan fait après une semaine de troubles qui ont fait 3 morts et 400 blessés à travers le pays.

Pas de mis à jour du portail dédié aux conseils aux voyageurs du Quai d’Orsay depuis le 16 septembre, ni de recommandation en dehors d’anciennes mises en garde. Seules les autorités belges préconisent sur le site du ministère des Affaires Étrangères « d’éviter les lieux de manifestations » sans appel à annuler les déplacements prévus au Maroc. L’Italie et l’Espagne en font de même. Aucun vol annulé du côté d’Air France, Royal Air Maroc, Transavia ou Ryanair. Les manifestations organisées par le mouvement de la jeunesse marocaine « Gen Z 212 » n’ont pas impacté négativement l’activité touristique au Maroc.

Les compagnies ont plutôt des craintes par rapport « aux grèves des contrôleurs aériens en France attendues la semaine prochaine du 7 au 9 octobre », disait-on au Figaro vendredi soir. Les rassemblements de protestation du mouvement de la jeunesse marocaine n’ont eu que peu de répercussions sur l’activité des tour-opérateurs. « Les activités de notre resort fonctionnent normalement. Nos clients continuent de profiter pleinement de leurs séjours sans restriction particulière à ce jour. Par mesure préventive, la sécurité a été renforcée. Nos équipes suivent attentivement l’évolution de la situation en lien constant avec les autorités locales », confiait dans l’après-midi de vendredi un membre de la direction du club Med Kuoni.

Même son de cloche chez Thomas Chabrière, patron de Marrakech Insiders, une société qui offre des tours originaux de la ville en side-cars. « Je n’ai aucune annulation de mon côté », assure-t-il.
« Nous n’avons eu aucun report. Les clients viennent chez nous pour visiter Marrakech et ne pas rester au bord d’une piscine. À ce jour, les restaurants sont pleins, les fameuses calèches également ! Nous sommes situés près de la gare et hier soir il y avait un rassemblement pacifique mais rien qui puisse perturber le séjour des visiteurs », assure Olivier de Kermel qui dirige l’hôtel Bab, un quatre-étoiles situé dans le quartier du Guéliz, à Marrakech.

Les conséquences sont également minimes dans les autres régions touristiques : « business as usual », déclarait samedi matin le représentant d’une agence anglaise spécialisée dans les séjours sportifs liés au kitesurf à Dakhla dans le sud du pays. Cependant, il y a risque que les manifestations produisent un impact négatif sur le tourisme marocain si elles perdurent. « […] Il est trop tôt pour faire un bilan, comme tous mes confrères nous n’avons aucune annulation. Il faut cependant être vigilant sur la suite des évènements que j’espère pacifique », estime sous couvert d’anonymat un hôtelier possédant plusieurs établissements de grande capacité ainsi que des riads.

Depuis samedi 27 septembre, mouvement de la jeunesse marocaine « Gen Z 212 » organise des manifestations dans les villes de Tiznit, Inzegane et Ait Amira, dans le sud du pays, ainsi que dans la ville d’Oujda, à l’est, et à Temara, près de la capitale Rabat. Les revendications de ce mouvement portent principalement sur les questions de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de la justice sociale. La mort à l’hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour césariennes est à l’origine du déclenchement de ces manifestations sociales. « Les stades sont prêts (pour la CAN Maroc 2025, NDLR), mais où est l’hôpital ? », ont scandé les manifestants.