Vincent Van Quickenborne, ministre belge de la Justice, également en charge de la gestion des Cultes estime que l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), principal organe représentatif de ce culte, est trop perméable aux influences du Maroc et de la Turquie. Il entend donc retirer à l’EMB son statut d’interlocuteur officiel de l’État.
Vincent Van Quickenborne a annoncé avoir entamé la procédure visant à retirer à l’EMB son statut d’interlocuteur officiel de l’État. De facto, « nous ne subventionnerons plus cet organisme (à hauteur de 600 000 euros par an actuellement), et son rôle disparaîtra », a-t-il expliqué à la radio publique néerlandophone Radio 1. Selon le ministre, l’EMB n’est « pas représentatif de tous les musulmans de Belgique ». Aussi, accuse-t-il l’organisation musulmane d’ignorer les appels à s’ouvrir aux jeunes, dans le renouvellement en cours de ses instances dirigeantes.
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Selon les explications d’un porte-parole du ministre, ce qui prévaut dans ce processus est « une logique de mosquées », c’est-à-dire que seuls les responsables musulmans exerçant déjà dans une mosquée, souvent âgés, peuvent prétendre à siéger dans le principal organe de direction de l’EMB. Sans oublier une conception “ethnique” des responsabilités favorisant les imams marocains et turcs. « Après trois ou quatre générations (d’immigrés), réserver encore le droit de postuler à un Turc ou un Marocain, ça ne va pas, ça ouvre la porte à l’ingérence », a-t-il déploré, faisant remarquer que cette approche est « vraiment néfaste pour le développement d’un islam moderne » en Belgique.