Au total, 124 personnes sont jugées à partir de ce lundi, et ce, pour plusieurs mois au tribunal correctionnel délocalisé au Justitia, l’ancien siège de l’Otan reconverti en enceinte judiciaire ultra-sécurisée, pour participation à une organisation criminelle, violation de la législation sur les stupéfiants, trafic d’armes, etc. Sans oublier les quatre entreprises établies en Belgique, soupçonnées d’être uniquement vouées à la dissimulation d’activités illicites. Les prévenus sont accusés d’avoir acheminé de la drogue dans des conteneurs en provenance respectivement d’Amérique du Sud et du Maroc, via les ports d’Anvers, Rotterdam, Hambourg et Le Havre, avant de l’écouter sur tout le continent européen, fait savoir RTL.
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Les faits qui leur sont reprochés ont eu lieu entre janvier 2017 et novembre 2022. Il leur est également reproché d’avoir exploité l’ensemble des laboratoires de transformation de la cocaïne découverts sur le sol belge. Certains prévenus sont en fuite et seront jugés par défaut, tandis que d’autres comparaissent libres. La plupart sont en détention préventive en Belgique depuis leur arrestation, est-il précisé. Le jugement est attendu après mi-2024.
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Des informations interceptées sur Encrochat et Sky ECC ont permis à la police belge de démanteler ce vaste réseau avec la collaboration de ses homologues d’Italie et d’Allemagne. Les 200 perquisitions menées simultanément en Belgique le 9 mars 2021 à la suite du décodage de Sky ECC ont été « la plus grande opération policière jamais entreprise » en Belgique, a rappelé le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt à la veille du procès. De leur côté, des avocats de la défense critiquent la procédure. « On essaie d’imiter les grands procès de la mafia italienne, c’est une sorte de coup de comm’ ! », a grincé Guillaume Lys, avocat d’un prévenu bruxellois. Et d’estimer : Il y a dans ce méga-procès « des dizaines de dossiers qui auraient dû être jugés séparément ».