L’année 2020 a été marquée par la crise sanitaire du coronavirus qui a durement touché tous les secteurs de l’économie nationale. Selon une récente étude du cabinet Inforisk sur la nature des défaillances des entreprises marocaines en 2020, 6 612 petites et moyennes entreprises ont été déclarées défaillantes au cours de cette année particulière, soit une baisse de 22 % par rapport à l’année 2019. Il s’agit de « la plus forte baisse constatée depuis que nous mesurons cet indicateur. Ce taux nous ramène au niveau des défaillances de 2015 », fait remarquer Inforisk.
De façon détaillée, Inforisk précise que 98,9 % des entreprises défaillantes sont des TPE (Toute petite entreprises), 0,8 % sont des PME (Petites et moyennes entreprises), et 0,3 % des GE (Grandes entreprises). Les secteurs les plus touchés sont le commerce, l’immobilier, les BTP, le transport et les industries manufacturières. Casablanca-Tanger bat le record avec 47 % des défaillances.
Selon l’étude, cette situation s’explique par la chute du taux de croissance du Maroc de 7 % (HCP, FMI, Banque mondiale…) et la cessation des activités des tribunaux de commerce de mars à septembre dernier, du fait du confinement généralisé et des vacances judiciaires. De fait, les tribunaux ont un important stock de dossiers à vider, malgré la reprise timide des activités depuis septembre.
Le cabinet rappelle aussi les mesures exceptionnelles prises par l’État pour assister les entreprises en cette période de crise, notamment la mise en place du Fonds de solidarité (35 MM DH). « Toutes ces mesures ont maintenu sous perfusion des milliers d’entreprises, dont certaines qui n’auraient pas survécu sans les aides de l’État », souligne Inforisk. Ces entreprises, face à la crise, ont dû s’adapter à leur manière, en optant pour un arrêt temporaire d’activités, une réduction du temps de travail, un licenciement partiel du personnel…
Les perspectives pour 2021 ne semblent pas aussi bonnes, craint Inforisk qui note l’arrêt des aides de l’État, notamment Damane Relance/TPE. Pire, le cabinet, considérant la baisse de 30 % en moyenne de l’activité des entreprises en 2020 et une reprise partielle attendue en 2021 (conditionnée par la rapidité de la campagne de vaccination), estime que les indicateurs d’activité ne se sont pas encore rétablis. Pour Inforisk, « en 2021, la chute sera plus dure ! Le premier semestre risque d’être particulièrement difficile, avec un effet ‘rattrapage’ rapide ».