Maroc : jusqu’à 10 000 dirhams d’amende pour fumer en public, les cafés en colère

25 mai 2025 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Les amendes pour les fumeurs consignées dans une proposition de loi initiée par le groupe du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à la Chambre des représentants passent mal auprès des propriétaires des cafés. Certains Marocains saluent en revanche cette initiative qui visent à instaurer une interdiction totale de fumer dans tous les espaces ouverts ou fermés accessibles au public.

À peine initiée, la proposition de loi visant à interdire de fumer et de vapoter dans les lieux à usage collectif rencontre déjà des oppositions. Plusieurs propriétaires de cafés fustigent le texte. Ils soulignent que plus de 70 % de leurs clients sont des fumeurs, et qu’ils préfèrent le café comme un espace pour échapper aux contraintes du travail ou du domicile, afin de fumer dans une ambiance détendue.

Selon le texte, le parti islamiste prévoit des sanctions financières graduelles. Tout fumeur dans un lieu interdit est passible d’une amende allant de 500 à 1 000 dirhams, pouvant grimper jusqu’à 5 000 dirhams en cas de récidive. Des amendes sont également prévues pour la publicité ou la promotion du tabac. Ces amendes peuvent atteindre 10 000 dirhams en cas de violation répétée.

À lire :Maroc : des amendes jusqu’à 10 000 dirhams pour les fumeurs ?

Selon certains propriétaires de cafés, l’éventuelle adoption de cette proposition de loi entraînerait une baisse de fréquentation, voire même une faillite généralisée. Ils ont fait observer que les cafés sont soumis à une série d’impôts, de licences et de charges, alors que des établissements informels offrent des services similaires sans aucune surveillance. La loi serait appliquée de manière inéquitable si elle ne prend pas en considération cette réalité, estiment-ils.

Aux yeux de ces professionnels, il s’avère nécessaire de trouver des solutions intermédiaires, comme la création d’espaces réservés aux fumeurs, à l’image de certaines expériences internationales réussies, au lieu d’une interdiction totale qui pourrait faire fuir les clients et les pousser vers des espaces non surveillés.

À lire :Maroc : mauvaise nouvelle pour les fumeurs

De leur côté, de nombreux Marocains saluent l’initiative du PJD. Pour eux, fumer dans des lieux clos comme les cafés constitue une véritable nuisance pour les non-fumeurs, notamment ceux souffrant de maladies respiratoires ou d’allergies à la fumée. Ils appellent donc à accélérer la mise en œuvre de la loi afin de préserver la santé de tous et d’aménager des espaces publics plus sains et plus propres.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Parti de la Justice et du Développement (PJD) - Parlement marocain - Amende

Aller plus loin

Casablanca : la colère monte face aux prix des restaurants

Bon nombre d’habitants de la région de Casablanca-Settat se plaignent de la forte hausse des prix des services proposés dans les cafés et restaurants situés en bord de mer.

Maroc : trop cher, un café fermé

Une série de plaintes émanant de consommateurs concernant la tarification de services de plage à Tanger a provoqué une intervention des autorités locales. Dans ce contexte, un...

Maroc : mauvaise nouvelle pour les fumeurs

Sale temps pour les fumeurs marocains qui devront, une fois encore, passer à la caisse pour s’acheter leurs cigarettes. Cette augmentation vient d’être validée définitivement et...

Maroc : des amendes jusqu’à 10 000 dirhams pour les fumeurs ?

Préoccupée par la croissance du tabagisme au sein de la société, de son impact sur la santé publique et de l’économie marocaine, le groupe du Parti de la Justice et du...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : le débat sur l’interdiction de TikTok s’invite au parlement

Plusieurs députés marocains appellent à l’interdiction de TikTok au Maroc. Ils s’inquiètent de la qualité des contenus publiés sur ce réseau social chinois qui, selon eux, constitue un danger pour la jeunesse.

Maroc : vers un changement des plaques d’immatriculation ?

Le député Rachid Hammouni, président du groupe du Progrès et du Socialisme à la Chambre des représentants, propose d’adopter un format unifié pour les plaques d’immatriculation des véhicules au Maroc, valable pour une utilisation tant sur le territoire...

Contenus choquants en ligne : Le Maroc veut sévir

La prolifération de contenus immoraux, futiles et offensants sur les réseaux sociaux préoccupe la société civile et les acteurs politiques, surtout les députés de l’opposition. Ceux-ci demandent des actions décisives pour lutter contre ce phénomène...

Autoroutes du Maroc : retards et dysfonctionnements inquiètent

Le retard observé dans la réalisation de certains projets d’autoroutes inquiète le parlement marocain qui a interpellé le premier responsable de la Société nationale des autoroutes pour avoir des explications sur cette situation.

Maroc : des taxis plus propres et moins polluants

Le Maroc a mis en place des mesures et des mécanismes afin de réduire les émissions de gaz polluants générées par la mobilité du parc de taxis, a affirmé Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur au Parlement.

Maroc : les parlementaires traqués

Au Maroc, le bureau de la Chambre des représentants renforce la traque contre les députés absentéistes en faisant installer des caméras de nouvelle génération dans l’enceinte de l’institution.

Maroc : le pain, dangereux pour la santé ?

Une députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants alerte sur la qualité du pain fabriqué dans les boulangeries informelles.

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Un projet du roi Mohammed VI concernant les MRE en souffrance

Annoncée en novembre 2024 par le roi Mohammed VI lors de la commémoration de la 49e Marche verte, la création de la Fondation Mohammedia pour les Marocains résidant à l’étranger peine à devenir réalité alors que les problèmes administratifs auxquels...