Le Maroc, grande gagnant de la guerre entre Ryanair et l’Espagne

En réaction à la hausse de 6,62 % des taxes aéroportuaires annoncée par Aena, Ryanair a décidé de réduire sa capacité dans les aéroports régionaux espagnols et de se tourner vers le Maroc et l’Italie.

Ryanair prévoit de supprimer près d’un million de sièges dans les aéroports espagnols à partir de cet hiver, soit deux millions par an. Cet été, la low-cost irlandaise en a réduit près de 800 000, fait savoir El Debate. « C’est la dernière preuve que l’opérateur aéroportuaire n’a aucun intérêt à développer le trafic dans les aéroports régionaux espagnols, et veut simplement se concentrer sur la réalisation de profits records dans les principaux aéroports du pays », a déclaré ce mercredi Eddie Wilson, PDG de Ryanair, lors d’une conférence de presse.

Ce faisant, Ryanair réduit sa capacité dans les aéroports régionaux espagnols de 41 % et de 10 % dans les îles Canaries. La compagnie a aussi fermé sa base à Santiago et annoncé la suspension de tous les vols vers Vigo à partir du 1ᵉʳ janvier 2026 et vers Tenerife Norte à partir de la saison d’hiver 2025. La low-cost irlandaise a également supprimé 36 liaisons directes vers l’Espagne régionale et les îles Canaries, réduisant sa capacité dans quatre autres aéroports régionaux à savoir : Saragosse, Santander, Asturies et Vitoria. Au total, Ryanair annulera 36 liaisons directes vers l’Espagne et les îles Canaries, soit deux millions de sièges qui seront détournés vers de nouvelles destinations comme le Maroc, l’Italie, la Croatie et l’Albanie, dont les coûts d’accès sont réduits, stimulant le tourisme et l’emploi.

« Il est surprenant que, malgré le fait qu’un touriste sur trois arrive sur des vols Ryanair, il n’y ait pas de volonté de collaborer pour stimuler le trafic dans des zones qui ont besoin de capacité, de connectivité et d’investissement », a déploré le PDG de Ryanair, qui a assuré que la compagnie affectera ses 300 nouveaux avions vers des aéroports plus compétitifs en raison de la hausse des taxes par Aena. De son côté, Aena rejette les motifs avancés par la compagnie pour justifier sa décision, affirmant que « le véritable intérêt de Ryanair n’est pas le bien-être des citoyens, mais « de faire plus d’argent, même si c’est en puisant dans les poches des contribuables espagnols ».