Quelques jours seulement avant la remise du rapport sur l’avortement au roi Mohammed VI, on apprend qu’environ un tiers des grossesses au Maroc ne sont pas désirées. Cette affirmation vient du Professeur Chafik Chraïbi qui, grâce à sa ténacité, a réussi à remettre sur le devant de la scène le problème de l’avortement clandestin au Maroc.
Le docteur a été sollicité par la commission sur l’avortement actuellement en cours au Maroc. Selon le médecin, un tiers des Marocaines tombent enceintes sans le vouloir. Si cette grossesse n’est pas désirée, la probabilité de vouloir y mettre fin est grande chez ces femmes avec, estime Chafik Chraïbi, des conséquences parfois désastreuses sur le plan physique et psychique.
Autre élément mis en cause par le médecin, est l’incompatibilité des sanctions prévues par le code pénal à l’heure actuelle, qui n’autorise l’avortement qu’en cas de danger extrême pour la maman. « Ces situations-là ne représentent que 6% de cas d’avortement tandis que les autres situations, comme l’inceste, le viol, ou les grossesses non désirées, représentent un pourcentage beaucoup plus élevé ». Raison de plus pour Chraïbi, d’ouvrir l’avortement à d’autres situations.
La commission sur l’avortement mise en place par le roi doit rendre ses conclusions avant le 16 avril prochain, dernier délai. Cette réforme doit prendre en compte « les vertus de l’Ijtihad (effort de réflexion et d’interprétation des textes coraniques) et de l’accompagnement de l’évolution que connaît la société marocaine et de ses aspirations, tout en respectant son unité, sa cohésion et ses spécificités ».