Nasser Bourita, dans un entretien accordé à la MAP, a indiqué que l’Espagne s’est adonnée ces derniers jours, à des manœuvres visant à détourner l’attention de l’opinion publique sur la réelle origine de la crise diplomatique maroco-espagnole. « Madrid a préféré manigancer avec un adversaire du Maroc sur une question majeure pour les Marocains », dénonce vertement le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, soutenant que ces agissements « ne trompent personne et n’impressionnent pas le Maroc ».
« Les manœuvres espagnoles visent à faire des responsables de cette crise, des victimes », s’est-il indigné, jugeant par ailleurs inadmissible que l’Espagne et sa justice feignent de remarquer la présence sur le territoire espagnol, d’une personne poursuivie pour crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crimes de viol et de violations graves des droits de l’homme, allant jusqu’à lui fournir une fausse identité.
Bourita s’est également indigné du battage médiatique fait de reportages truffés d’insultes de la part des autorités espagnoles, avant de soutenir que le Maroc ne se lassera pas de réclamer des clarifications à son partenaire qui a cru devoir recevoir en catimini, quelqu’un qui lui fait la guerre au quotidien. En effet, l’argument de l’humanitaire avancé par l’Espagne n’est point convaincant, estime le ministre marocain qui pense qu’une cause humanitaire ne se fait pas en cachette. À cet effet, il a appelé l’Espagne à reconnaitre et à assumer « ses graves attitudes » et à éviter « le double langage ». « Le Maroc ne fait pas du chantage, le Maroc est clair par rapport à ses positions, ses actions et son attitude », a expliqué Bourita condamnant l’offensive médiatique hostile inédite » lancée en Espagne contre le Maroc. Il a en outre fustigé une campagne d’instrumentalisation et une mobilisation de tous les médias qui diffusent des « termes choquants et inacceptables » venant parfois de hauts responsables du pays.
Par rapport à l’avenir des relations entre les deux pays, le patron de la diplomatie marocaine appelle l’Espagne à définir ce qu’elle veut du partenariat avec le Maroc. Car, renchérit-il, le Maroc n’a pas de complexe et reste fier de ses réalisations et est aujourd’hui un pays en voie d’émergence et l’Espagne le sait. Certains en Espagne, a-t-il fait valoir, n’arrivent pas à admettre que le Royaume a préservé sa stabilité et a assuré son progrès économique et son développement social par les réformes menées sous la conduite du Roi.