Maroc : les droits des travailleurs domestiques désormais régulés

6 août 2020 - 23h30 - Maroc - Ecrit par : I.L

Le législateur a revu les droits des travailleurs domestiques avec de nouvelles dispositions. Elles accordent davantage à ce personnel de maison et punit l’employeur en cas de non-respect de ses obligations.

Le premier acquis du personnel de ce secteur d’activités est la revue à la hausse du salaire minimum de ces travailleurs, rapporte l’Économiste. Selon la loi sur le travail, le minimum de salaire est fixé à 60 % du Smig, soit 1 697,22 DH par mois (14,81 DH brut l’heure en tenant compte de la valorisation de 5 % intervenue en juillet).

En ce qui concerne les avantages, ils sont liés au logement et à l’alimentation. Ils ne peuvent être défalqués de la rémunération de base, indique le législateur. Mieux, le travailleur domestique pourra désormais bénéficier d’un repos hebdomadaire fixé à 1 jour qui peut être reporté après une concertation entre les deux parties à condition qu’il soit récupéré dans un délai ne dépassant pas trois mois. Tout employé qui n’aurait pas respecté cette disposition est passible d’une amende de 500 à 1 200 DH.

S’agissant des congés, le travailleur domestique doit en bénéficier après 6 mois de travail continu, soit l’équivalent d’un jour et demi de travail effectif par mois de service. L’employeur peut les fractionner ou les cumuler sur deux années consécutives. Pour ce qui est des fêtes nationales et religieuses, elles sont chômées et payées. Tout personnel féminin de maison outre, le congé de maternité doit également bénéficier d’une heure pour l’allaitement pendant 12 mois consécutifs.

Quant aux permissions d’absence, en cas d’événements familiaux, 7 jours sont prévus dont 4 en cas de mariage, deux jours pour le mariage d’un enfant. La loi prévoit également trois jours d’absence si le travailleur perd un conjoint, un enfant, un petit enfant ou un ascendant. Suite au décès d’un ascendant du conjoint, d’une sœur ou d’un frère, le travailleur bénéficie de deux jours de congé. Trois jours lui sont aussi accordés à l’occasion de chaque naissance.

Tout personnel de maison est astreint à 48 heures par semaine pour les personnes majeures contre 40 heures pour les mineurs. Par ailleurs, le travail des mineurs 16-18 ans est toléré pendant une période transitoire de 5 ans à partir de la date d’entrée en vigueur de la loi à condition de respecter le délai prévu. Tout contrevenant écope d’une amende de 25 000 à 30 000 DH. En cas de récidive, l’amende pourrait être doublée et l’employeur pourrait écoper d’une peine d’emprisonnement de 1 à 3 mois.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Emploi

Aller plus loin

Maroc : vers un congé menstruel pour les femmes ?

Le Maroc s’apprête-t-il à emboîter le pas à d’autres pays en octroyant aux femmes un congé menstruel ? Le sujet intéresse un groupe parlementaire qui a déjà déposé un projet de...

Maroc : la dure réalité des travailleuses domestiques en ces temps de coronavirus

La crise sanitaire liée au coronavirus a produit un impact négatif sur la vie des travailleuses domestiques. Celles-ci ne bénéficient pas d’une couverture sociale.

Le parti Vox alerte sur la situation des travailleuses domestiques marocaines

Le parti d’extrême droite Vox a interpellé le gouvernement espagnol au sujet de la situation des travailleuses domestiques arrivées parmi les migrants ayant franchi en masse la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Maroc : WhatsApp banni pour la Gendarmerie royale

Suite à la décision de justice annulant un procès-verbal dressé via WhatsApp, la Gendarmerie royale a invité les commandements régionaux, casernes, centres et patrouilles au respect strict des textes en vigueur et à éviter d’envoyer tout document via...

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Les MRE dopent le marché immobilier

Malgré l’inflation et les crises successives de ces dernières années, le secteur immobilier marocain s’est redressé en 2024. Ceci, grâce notamment au programme d’aide directe au logement qui a connu un franc succès auprès des Marocains et de la...

Tourisme : le Maroc affiche ses ambitions

Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Médecins maghrébins en France : l’exil comme solution ?

Après une percée au premier tour des législatives françaises, la perspective de voir le Rassemblement national (RN) présidé par Jordan Bardella, qui place l’immigration au cœur de la campagne électorale, remporter la majorité absolue le 7 juillet,...

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...