Le Maroc face au casse-tête des vendeurs ambulants
Malgré les actions mises en œuvre par les autorités marocaines, le phénomène de marchands ambulants, communément appelés "ferrachas", résiste au temps.
Considérés comme « un mal nécessaire », les marchands ambulants contribuent à l’écoulement de 30 % de la production nationale en fruits frais. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) formule des propositions pour leur intégration dans le tissu économique et social.
« Le volume de la production nationale en fruits frais (oranges, pommes, pêches, prunes, abricots, cerises, kaki…) est de l’ordre de 1 648 000 tonnes. Plus que les deux tiers de cette production, soit 80 %, sont consommés en tant que fruits, directement récoltés des vergers ou après une durée de conservation de quelques mois dans les unités frigorifiques », explique à La Vie éco Tayab Snoussi, président de la Fédération interprofessionnelle de la filière de l’arboriculture fruitière (FéDAM). Mais la multiplicité des intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement a entraîné une augmentation des prix à la consommation pouvant passer du simple au triple.
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Une hausse non profitable aux agriculteurs et consommateurs qui a fait émerger le commerce ambulant des fruits au niveau national. Bon nombre de commerçants s’approvisionnent auprès de ces commerçants ambulants. « Il s’agit d’un ‘mal nécessaire’ qui est venu pallier cette problématique de prix élevés. Les marchands ambulants participent donc à l’écoulement d’environ 30 % de la production nationale en fruits frais », précise Tayab Snoussi, soulignant que leur nombre varie selon les saisons et la disponibilité des fruits. « On estime leur nombre à plus de 100 000 vendeurs ambulants au niveau national. Ils sont spécialisés dans la vente des fruits avec une répartition inégale entre les villes, avec, comme ordre de grandeur, 8 000 à 10 000 à Casablanca, 4 000 à Rabat, 3 000 à Marrakech… ». Selon la FéDAM, un marchand ambulant de fruits peut réaliser un chiffre d’affaires moyen quotidien allant de 1 000 à 1 500 DH.
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Fort de leur importance dans l’écoulement de la production nationale en fruits frais, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) formule des propositions pour leur intégration dans le tissu économique et social. On peut citer entre autres, établir un système ouvert de formation professionnelle pour habiliter une part importante des marchands ambulants à exercer des activités alternatives ; élaborer des programmes de formation flexibles en matière d’alphabétisation, du digital, de santé et de sécurité, de service client, de marketing et de gestion. Le conseil recommande par ailleurs que les marchands ambulants puissent bénéficier d’un soutien financier de la part de l’État, afin de s’engager dans des programmes de formation.
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