Le Maroc connaît sa pire sécheresse depuis 30 ans

24 février 2022 - 06h00 - Economie - Ecrit par : A.T

Le Maroc connait sa pire sécheresse depuis plus de 30 ans, qualifiée d’« exceptionnelle par son intensité, son ampleur et sa durée », par le Professeur Mohamed Mastere, enseignant à l’Université Mohammed V de Rabat.

S’appuyant sur les chiffres de la Direction de la météorologie nationale (DMN), l’enseignant, président de l’Observatoire National d’Études et Recherches sur les Risques (ONERR) a déclaré que jusqu’à ce mois, les précipitations ne représentent que 13 % de la moyenne enregistrée en cette période.

A lire : La Niña, cause probable de la sécheresse au Maroc

Dans un entretien avec la MAP, Mastere a fait savoir que le Maroc est frappé cet hiver par une aridité précoce et extrême, en raison de la faible pluviométrie de décembre-janvier, considérés comme « les mois les plus secs depuis l’an 2000. »

Cette situation est préjudiciable à la sécurité alimentaire et affecte l’économie rurale dans son ensemble, au vu de ses répercussions néfastes sur plusieurs secteurs porteurs, comme l’élevage, les agrumes et l’olivier, a relevé le professeur, attirant l’attention sur les incidences de cette situation sur la valeur des exportations.

A lire : Maroc : le roi Mohammed VI ordonne des mesures urgentes face à la sécheresse

Par ailleurs, le stress hydrique est également bien défini au Maroc et se situe entre 1 000 et 1 700 mètres cubes d’eau douce disponible par personne et par an, a-t-il indiqué, soulignant que le royaume devrait subir une grave pénurie à l’horizon 2030, d’après les projections de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), qui font état de moins de 1 000 m³.

En soutien aux agriculteurs fortement touchés, le gouvernement a entamé, conformément à la volonté du roi Mohammed VI, le déploiement d’un programme exceptionnel doté de quelque 10 milliards de dirhams, afin d’atténuer les effets du déficit pluviométrique.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Education - Direction générale de la météorologie (DGM) - Sécheresse au Maroc

Aller plus loin

Sécheresse au Maroc : interdiction de nettoyage des places publiques à l’eau

Pour faire face à la problématique de détresse hydrique qui menace le Maroc, le gouvernement a demandé aux autorités locales de prendre des mesures urgentes, pour garantir une...

Maroc : une bonne récolte agricole en vue malgré la sécheresse

Le Maroc s’attend à une bonne récolte agricole, ainsi qu’à une production conséquente de bétail, selon le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, grâce aux dernières...

Marrakech : les autorités veulent éviter une pénurie d’eau

La sécheresse sévit dans la région de Marrakech-Safi. Pour remédier à la situation et éviter une rupture de l’approvisionnement en eau, les autorités s’engagent à mobiliser en...

Le Maroc perd 1,6 million d’hectares de céréales

Le ministre de l’Agriculture Mohamed Sadiki a annoncé lors de son dernier passage au parlement que la production de céréales cette année sera fortement réduite en raison de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Maroc : constat inquiétant pour les élèves

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) pour 2022, révélant des difficultés majeures dans l’apprentissage au sein de l’école...

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : des notes trop gonflées dans les écoles privées ?

Au Maroc, le phénomène des « notes gonflées » continue de sévir dans des écoles privées. C’est du moins le constat fait suite à la fuite de certains relevés de note sur les réseaux sociaux après la publication des résultats du BAC 2024.

Maroc : les gifles toujours présentes à l’école

Une récente enquête du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) lève le voile sur la persistance de pratiques de punitions violentes dans les établissements scolaires marocains.

L’avocat : l’or vert qui assoiffe le Maroc

La culture de l’avocat nécessite une importante quantité d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’interdiction de cette culture, en cette période de sécheresse sévère et de stress hydrique.

Un phénomène météorologique rare touche le Sahara marocain

La Direction générale de la météorologie (DGM) s’explique sur un phénomène naturel rarissime qui touche les régions désertiques et sahariennes du Maroc.

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

Écoles françaises au Maroc : polémique sur l’homosexualité

Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement primaire et des Sports, s’est exprimé sur l’adoption par des institutions éducatives étrangères au Maroc de programmes promouvant l’homosexualité.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.