
Dans la perspective de la Coupe du monde 2030, le Maroc s’active pour moderniser son réseau ferroviaire. Un programme d’investissement de 96 milliards est prévu à cet effet.
La Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc (CDG) doit annoncer dans les prochaines semaines le lancement d’un fonds carbone, dont le montage en cours de finalisation devrait voir notamment la participation de son « homologue » français, Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Le directeur général de CDG, Mustapha Bakkoury, qui s’exprimait à l’occasion d’un forum organisé à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) sur la stratégie et les développements de son groupe, a expliqué que ce fonds viserait à financer des projets s’inscrivant dans le cadre du Mécanisme de développement propre (MDP). « Il n’est pas nécessaire d’attendre que nous soyons un plus grand pollueur (...) pour mettre le pays sur les rails », a indiqué M. Bakkoury. Aux termes du protocole de Kyoto, l’utilisation du MDP permet l’émission de certificats de réduction des émissions carbone, négociables sur le marché international à partir de 2008.
Potentiel éolien
Dans le Royaume, les débouchés pourraient venir du secteur éolien, en pleine croissance aujourd’hui ; la société française Theolia et le groupe Chaâbi se sont engouffrés dans la brèche en investissant dans des parcs éoliens dans les régions de Tétouan, Tanger, Essaouira, sans compter le projet de Tarfaya dans le Sud (300 MW), pour lequel Theolia a été préqualifié. La société française a notamment racheté, en septembre dernier, 84,5% des parts de la Compagnie éolienne du détroit (CED), détenues par le groupe EDF. Située à Tétouan, la CED dispose du parc éolien le plus important dans le royaume, soit 84 éoliennes pour une puissance totale installée de 50,4 MW. De son côté, le groupe Chaâbi a annoncé des investissements d’environ 70 millions d’euros dans deux parcs éoliens, livrables d’ici 2009, pour une puissance totale de 70 MW. Le Maroc présente l’un des plus gros potentiels éolien au monde, environ 4 000 heures de fonctionnement par an, soit quasiment le même niveau que le Brésil et le double des capacités techniques observées en Allemagne, pays leader au monde pour la puissance installée. A l’horizon 2012, le pays table sur une production de 13% à partir du vent, grâce à une capacité totale installée de 1300 MW (environ 124 MW actuellement).
Crédits carbone Dans le Royaume, Lafarge a été le premier, en 2005, à générer des crédits carbone, grâce à l’alimentation en électricité de sa cimenterie de Tétouan par un parc éolien, à hauteur de 40%. Le projet permettant une réduction allant jusqu’à 30 000 tonnes de CO2 par an des émissions de gaz à effet de serre. Deux autres projets MDP, donnant droit à des crédits carbone, sont développés par l’Office national d’électricité (ONE) : un projet de parc éolien de 60 MW à Essaouira et un projet de kit photovoltaïques pour le milieu rural. Sur le marché au comptant, le cours de la tonne de CO2 s’échangeait à 0,03 euro la tonne le 29 novembre, sur la plateforme européenne Powernext Carbon. Les cours se sont effondrés depuis début 2006 quand la tonne s’affichait à environ 30 euros. Le prix des certificats d’émissions varie notamment selon le prix des combustibles, le climat, les réglementations pour réduire les émissions et la croissance économique.
Les Afriques - Christelle Marot
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