À l’instar des universités américaines et européennes, les universités marocaines connaissent des protestations massives condamnant la guerre à Gaza. L’Organisation du Renouveau Estudiantin au Maroc (OREMA) a organisé des marches étudiantes dans plusieurs universités marocaines, dans le cadre de la « Semaine de soutien et de secours » sous le slogan « Le mouvement étudiant… la voix des peuples pour libérer la Palestine », s’engageant ainsi dans le mouvement étudiant mondial demandant l’arrêt du génocide à Gaza. De son côté, le Secrétariat national de l’Union nationale des étudiants du Maroc, dirigé par la faction des étudiants de Justice et Bienfaisance (Adl Wal Ihhsane), a, elle aussi, organisé des marches et des activités estudiantines dans plusieurs universités marocaines, dans le cadre d’un mouvement continu depuis le début de l’agression sur Gaza. Ces organisations appellent à l’annulation de la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv. Les professeurs entrent eux aussi en scène. Le Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) a décidé de porter des badges et des symboles unifiés pour soutenir la cause palestinienne au sein des établissements d’enseignement supérieur et des centres régionaux, avec le port du keffieh palestinien lors des prochains examens.
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Dans un communiqué dont Al3omk détient une copie, le bureau national du syndicat, a appelé à « maintenir l’esprit de solidarité avec les habitants de Gaza et de Palestine en général, vivant, continu et durable, en publiant des déclarations, en organisant des manifestations et des sit-in, et divers événements de manière régulière et permanente ». Aussi, a-t-il exhorté les enseignants chercheurs à fournir un soutien matériel, médical et alimentaire aux habitants de Gaza, par le biais des institutions légales officielles du pays, « pour soulager la conscience et contribuer à soulager les souffrances de nos frères en Palestine ». Dans ce sens, il a appelé à l’innovation de moyens pratiques et à la recherche de moyens efficaces pour participer à la reconstruction des universités palestiniennes qui ont été détruites, et soutenir les étudiants des universités à Gaza. Soulignant la nécessité de contrer la normalisation sous toutes ses formes, le syndicat a appelé à « boycotter et dénoncer tous les programmes et partenariats similaires qui impliquent des transactions avec l’entité sioniste criminelle, grâce à la vigilance des enseignants chercheurs et de leurs représentants dans les conseils des établissements et les conseils des universités et les conseils de gestion et diverses structures de l’enseignement supérieur ».
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Le syndicat a en outre demandé au ministère de tutelle d’« annuler et de rejeter tout programme académique ou partenariat de coopération qui pourrait les lier à toute partie exigeant l’implication du nom de l’entité sioniste occupante ». Il s’agit notamment de l’accord-cadre de coopération académique signé le 12 septembre 2022 entre l’Université Abdelmalek Essaâdi et l’université de Haïfa en Israël, incluant l’échange de chercheurs et d’étudiants et l’organisation de colloques scientifiques conjoints, en plus du développement de projets de recherche conjoints en sciences de la santé, de l’environnement, de l’eau, des sciences marines et des sciences agricoles. Le syndicat n’a pas manqué de louer le mouvement des universités et des établissements d’enseignement supérieur aux Etats-Unis et dans les pays européens. En tout, 50 universités publiques et 26 universités privées en Espagne ont décidé de rompre les relations de coopération avec les universités et les centres de recherche israéliens.