Maroc : baisse de 16% de recettes des collectivités territoriales

24 mai 2021 - 22h00 - Economie - Ecrit par : J.D

En 2020, les recettes des collectivités territoriales ont chuté au cours des 11 premiers mois de l’année, entrainant une réduction des dépenses des communes, régions et conseils préfectoraux et provinciaux. Cette tension de trésorerie est la conséquence directe d’une diminution de 12,8% des impôts directs et de 12,7% des impôts indirects.

D’après la dernière livraison du Bulletin mensuel de statistiques des finances locales, les recettes ordinaires des collectivités territoriales ont enregistré une baisse de 15,9 % à fin novembre 2020 et par rapport à la même période de l’année 2019.

Cette baisse, précise la Trésorerie générale du Royaume (TGR), est due à une diminution de 12,8 % des impôts directs. La rubrique des impôts directs quant à elle, a été fortement influencée par une faible entrée de l’impôt sur les sociétés (IS) et de l’impôt sur le revenu (IR) de l’ordre de (−19 %) au niveau des régions. Une faible mobilisation des taxes professionnelles et de services communaux ainsi que celle sur les terrains non bâtis aura agi sur les caisses des collectivités.

Pour ce qui est de la mobilisation des impôts indirects, elle a été impactée entre autres, par une faible entrée de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) (−10,9 %), de la taxe sur les contrats d’assurance (−40 %), de la taxe de séjour (−55,2 %), de la taxe sur les opérations de construction (−18,2 %) et de la taxe sur les débits de boissons (−48,1 %). Dans le même sillage, la publication fait constater que le déficit des ressources des collectivités territoriales s’explique aussi par une diminution de 28,8 % des recettes non fiscales provenant notamment de la baisse de 63,7 % des fonds de concours, de 20,6 % des subventions, de 31,2 % des recettes domaniales et de 15,5 % de la redevance d’occupation temporaire du domaine public communal.

À fin novembre 2020 où les comptes et budgets annexes étaient excédents avec un solde de 769 MDH, la TGR parle d’un excédent global de 3,1 MMDH contre un excédent global de 6 MMDH enregistré un an auparavant, compte tenu d’un solde positif de 136 MDH, relève la même source.

Cet excédent de 3,1 MMDH, précise-t-on, est destiné à couvrir les dépenses engagées et devant être payées au cours du mois de décembre 2020, et le cas échéant, les dépenses dont le paiement interviendra l’année suivante. A titre de comparaison, il convient de noter qu’à fin novembre 2020, les recettes ordinaires des collectivités territoriales ont enregistré une baisse de 15,9 % par rapport à la même période de 2019.

De façon évidente, la tendance à la baisse des ressources a entrainé une diminution des dépenses ordinaires et des dépenses d’investissement au niveau des collectivités territoriales.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Impôts - Développement - Trésorerie Générale du Royaume (TGR)

Aller plus loin

Foncier : les nouveaux élus locaux invités au respect des textes

Les nouveaux présidents des communes sont appelés à appliquer strictement les règles de la bonne gouvernance contenues dans la loi relative aux biens immobiliers des...

Maroc : déficit budgétaire de 7,3 MMDH à fin mars

Les finances publiques marocaines ont enregistré à fin mars 2021, un solde budgétaire déficitaire de 7,3 milliards de dirhams (MMDH), indique la Trésorerie générale du Royaume...

Maroc : les investissements directs étrangers en forte baisse

À fin février 2021, le flux net des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc a chuté de 42,2 % comparativement à la même période de 2020.

Maroc : le déficit budgétaire se creuse

La situation des charges et ressources du Trésor dégage un déficit budgétaire de 22,5 milliards de dirhams (MMDH) au titre des quatre premiers mois de cette année contre un...

Ces articles devraient vous intéresser :

Mondial 2030 : le Maroc se dote de 18 TGV supplémentaires

Au Maroc, les projets de développement liés à la Coupe du monde 2030 avancent à bon rythme. Parmi eux figure l’extension du réseau de train à grande vitesse qui impactera 59 % d’usagers.

Pourquoi le Maroc ne sait pas profiter des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) boostent l’économie marocaine grâce à leurs transferts de fonds. Cependant, ils sont des leviers essentiels insuffisamment utilisés par le Maroc en raison de certains obstacles.

Impôts : le Maroc cible les résidences secondaires

Des dizaines de milliers de propriétaires de résidences secondaires au Maroc ont reçu des notifications fiscales de la Trésorerie générale du Royaume, réclamant le paiement d’arriérés de taxe d’habitation et de taxe de propreté.

TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

La fraude à la TVA coûte chaque année entre 1 et 1,2 milliard de dirhams à l’État, a révélé Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des Impôts (DGI), lors de la présentation de son plan stratégique pour la période 2024-2028.

Auto-entrepreneurs au Maroc : mauvais payeurs d’impôts

Malgré les allègements fiscaux accordés aux auto-entrepreneurs au Maroc, très peu d’entre eux déclarent leurs revenus, a récemment déploré Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des impôts.

Un coup de pouce bienvenu pour les commerçants marocains

Suite à la directive de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 25 septembre 2024, qui plafonne désormais le taux d’interchange domestique à 0,65%, le Centre monétique interbancaire (CMI) a été contraint de s’aligner.

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Mohammed VI : un discours centré sur les MRE

Dans son discours à l’occasion du 49ᵉ anniversaire de la Marche verte, le roi Mohammed VI a annoncé une réforme dans le mode de gestion des affaires des Marocains résidant à l’étranger (MRE). Ceci, en vue de mieux répondre aux besoins de cette communauté.

Le Maroc séduit les investisseurs étrangers

Le Maroc attire plus que jamais les investissements étrangers. En témoigne le dernier rapport publié par l’Office des Changes.

Fraude fiscale au Maroc : les médecins et ingénieurs ciblés

La Direction générale des impôts (DGI) traque les médecins et ingénieurs fraudeurs. Ces derniers ont été soumis à des contrôles fiscaux, après que l’administration fiscale a relevé des écarts importants entre les revenus déclarés et les dépenses...