Comment le Maroc veut relancer le secteur du textile

1er février 2021 - 23h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le textile marocain est l’un des secteurs durement touchés par la crise sanitaire liée au coronavirus qui sévit dans le royaume et dans les pays européens, principaux débouchés des exportations marocaines. L’association marocaine de l’industrie textile et de l’habillement (AMITH) a élaboré une nouvelle vision, pour adapter l’offre marocaine à la nouvelle carte de sourcing international.

La forte dépendance des marchés classiques essentiellement européens et l’importation d’une grande partie des matières premières sont apparus comme deux contraintes qui limitent aujourd’hui la compétitivité du textile et habillement marocain, rapporte La Vie éco. Selon les industriels, l’actuelle crise sanitaire a ainsi confirmé la vulnérabilité du secteur par rapport à ses concurrents étrangers. Fort de ces constats, l’AMITH a d’abord réalisé un diagnostic du secteur, puis élaboré une nouvelle vision sectorielle articulée autour de quatre axes. Il s’agit du renforcement des capacités d’adaptation du secteur aux besoins de ses clients, de l’innovation et de la créativité, de la durabilité et enfin de la consolidation de l’offre via une technicité et une traçabilité des intrants.

Abordant le premier volet, Fatima Zahra Alaoui, directrice générale de l’AMITH, a expliqué que « le secteur doit renforcer son niveau d’adaptation aux exigences des clients, ses capacités d’anticipation, ainsi que la qualité de ses prestations logistiques ». Une mesure qui permettra à cette industrie de s’adapter aux changements opérés, suite à la crise sanitaire, dans la carte de sourcing mondial. À en croire l’association, les donneurs d’ordre étrangers ont décidé de réduire leur dépendance vis-à-vis des pays asiatiques, en vue d’un approvisionnement de proximité. Une opportunité que le textile marocain peut saisir.

Le deuxième axe lié à l’innovation avec l’introduction de la technologie dans le processus industriel, la créativité et la digitalisation « passera par une offre «  Made In Morocco  » intégrée avec un excellent rapport qualité-prix », précise Mme Alaoui. Quant au troisième axe, il est question de mettre en avant la proposition de solutions répondant aux exigences des Objectifs de développement durable, en vue d’une production écoresponsable nécessitant une traçabilité des intrants et conforme aux attentes des donneurs d’ordre. S’agissant du dernier axe, un accent particulier sera mis sur la consolidation de la qualité de l’offre via une plus grande technicité.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Exportations - Industrie - Association Marocaine de l’Industrie Textile et de l’Habillement

Aller plus loin

Maroc : la filière Textile-habillement agonise

La filière textile-habillement au Maroc traverse d’énormes difficultés à cause de la pandémie du covid-19. Plusieurs dizaines de milliers de petits ateliers formels et informels...

Textile / Covid-19 : une grave crise fait planer un arrêt des activités

La crise sanitaire due au Covid-19 n’a pas ménagé le secteur du textile. Face à la menace constante que connaissent les capacités productives du secteur, il est à craindre des...

Maroc : l’industrie textile dit NON à l’augmentation du salaire minimum

Les professionnels du secteur du textile et de l’habillement, durement touchés par la crise sanitaire du covid-19, désapprouvent l’augmentation du SMIG (salaire minimum) dont...

Textile : le Maroc à la recherche d’investissements pour booster le secteur

Le Maroc s’est imposé ces dernières années comme l’un des principaux pôles d’approvisionnement du secteur du textile et de l’habillement en Europe, en Amérique et en Afrique,...

Ces articles devraient vous intéresser :

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

Pastèque et sécheresse : le casse-tête marocain

Faut-il continuer à produire de la pastèque rouge qui nécessite une importante quantité d’eau et épuise les sols, alors que le Maroc connaît la pire sécheresse depuis quatre décennies ? La question divise les producteurs, exportateurs et...

L’automobile, pilier des exportations marocaines

Le secteur automobile continue de booster les exportations marocaines, avec des ventes atteignant déjà 57 milliards de dirhams lors des cinq premiers mois de cette année.

Maroc : un nouveau géant de la production de batteries ?

Le scientifique marocain Rachid Yazami, inventeur de l’anode graphite pour les batteries au lithium, se dit persuadé que le Maroc peut devenir un producteur majeur de batteries lithium-ion.

Aéronautique : le Maroc décolle et concurrence les géants européens

À l’heure où les constructeurs aéronautiques de l’Europe peinent à répondre à la demande, le Maroc travaille à devenir une plaque tournante de l’aérospatiale.

Maroc : record d’exportations d’avocat, mais à quel prix ?

Les agriculteurs marocains continuent de produire de l’avocat destiné à l’exportation, malgré le stress hydrique que connaît le royaume. Le volume des exportations de ce produit a déjà atteint 30 000 tonnes.

Pastèques : le Maroc perd du terrain sur le marché européen

Au premier semestre 2024, les exportations marocaines de pastèques vers l’Europe ont baissé de 50,31 % par à la même période de l’année dernière.

Pastèques marocaines : une dégringolade des exportations vers l’Europe

Les exportations marocaines de pastèque ont enregistré une baisse inquiétante au premier semestre de l’année 2024 en raison de la faible demande des pays européens. Une situation qui affecte les exportateurs, déjà confrontés à la réduction de la...

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

Industrie automobile : Le Maroc se positionne parmi les grands constructeurs mondiaux

L’industrie marocaine, en particulier le secteur automobile, a connu ces dernières années une croissance fulgurante, propulsant le Royaume au rang des concurrents sérieux sur la scène internationale. C’est ce qu’a affirmé Ryad Mezzour, ministre de...