Le coronavirus est "une punition divine" selon les salafistes marocains

13 mars 2020 - 15h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Pour certains salafistes marocains, le coronavirus serait "une punition divine", balayant ainsi d’un revers de main, toutes les autres thèses avancées pour expliquer l’épidémie.

Alors que certains expliquent l’épidémie en recourant à la théorie du complot américain, les salafistes marocains l’expliquent par la "volonté divine". Omar Haddouchi, l’une des figures du mouvement salafiste au Maroc, a affirmé que "la maladie a affecté la Chine et s’est propagée d’un pays à l’autre, malgré les progrès technologiques de celle-ci". Il a ajouté : "Je ne veux pas accuser l’Amérique ou la Chine de la propager parce qu’elle tue les personnes âgées, car ce ne sont que des mots pour la consommation", soutenant que le virus est "un soldat parmi les soldats d’Allah".

Il ira plus loin en déclarant sur sa chaîne YouTube que "ce qui est arrivé est causé par un péché et ne peut être éliminé que par le repentir". "C’est un message de Dieu à ces gens parce qu’ils ne croient pas en Dieu", a-t-il affirmé en soulignant que "le virus a mis à l’épreuve les grands pays malgré leur développement technologique". De son côté, le salafiste Hassan Kettani qualifie, quant à lui, d’"effrayant" la suspension de la Omra par les autorités saoudiennes.

Mais contres les envolées à caractère religieux des salafistes, certains y opposent la raison. C’est le cas de Mohcen Benzakour, chercheur en psychologie sociale, qui a déclaré à Hespress que "l’interprétation religieuse de cette question n’est absolument pas justifiée, car la foi islamique elle-même oblige l’être humain à chercher les causes de ces phénomènes naturels à travers le pouvoir de la raison".

Il a également souligné que certaines personnes profitent de la situation pour "développer des discours religieux erronés basés sur l’exagération". Il estime que "le danger de ces interprétations réside dans le fait qu’elles encouragent la résignation, et instaurent la peur dans l’esprit des gens". Il invite la population à se détourner de ces discours fatalistes, et à "s’en tenir à la vérité médicale selon laquelle le virus animal se transmet maintenant entre les humains".

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Le jeu dangereux des salafistes marocains

Après avoir déclaré que le "coronavirus était une punition divine", les salafistes reviennent à la charge par le biais de leur porte-parole, Hassan Kettani. Selon lui, "les...

Dans les mosquées marocaines, on parlera (aussi) du coronavirus

Face à l’épidémie du coronavirus, les imams chargés du prêche de ce vendredi 13 mars dans les mosquées du Maroc, vont sensibiliser les fidèles aux dangers du virus.

Ces articles devraient vous intéresser :

Jeux olympiques Paris 2024 : la controverse transgenre chez les chrétiens marocains

Les chrétiens marocains sont divisés au sujet de l’apparition de personnes transgenres simulant la Cène à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris vendredi. Alors que l’Union des chrétiens marocains soutient « fortement » cette initiative,...

Aïd Al-Adha au Maroc : alerte sur les viandes vertes

Redoutant le verdissement des viandes à cause des fortes températures au Maroc et les maladies qui pourraient en découler, des experts appellent les consommateurs à la vigilance lors de la célébration de l’Aïd al-Adha.

Aïd al Adha au Maroc : l’appel à l’annulation monte sur les réseaux sociaux

Alors que certains Marocains appellent à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha sur les réseaux sociaux, d’autres tiennent au respect de cette tradition religieuse.

La Youtubeuse marocaine "Mi Naima" au cœur d’un nouveau scandale

“Mi Naïma” fait à nouveau parler d’elle. La Youtubeuse marocaine, connue pour ses controverses, a récemment publié une vidéo dans laquelle on la voit lire certains versets du Coran de manière désinvolte. La vidéo a suscité la colère des internautes.

France : le port du voile, un frein majeur à l’emploi

Une étude de l’Observatoire national des discriminations et de l’égalité dans le Supérieur (Ondes), parue cette semaine, met en évidence un obstacle majeur à l’emploi en France : le port du voile.

La date de l’Aid Al Mawlid au Maroc connue

Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en septembre.

Le Maroc se distingue : ramadan à partir de dimanche

Le ministère des Habous et des Affaires islamiques a annoncé que le mois de ramadan débutera le dimanche 2 mars 2025. L’observation du croissant lunaire, effectuée ce vendredi 28 février, n’a pas été concluante.

L’Aïd al-Adha 2025 au Maroc en péril

Au Maroc, le cheptel local a été fortement impacté par sept années de sécheresse au point où la célébration de l’Aïd al-adha 2025 est menacée.

Au Maroc, le hijab plébiscité, les excès rejetés

Une enquête menée par la Fondation Menassat pour les recherches et études sociales révèle qu’une majorité de Marocains sont en faveur du port du voile dans l’espace public.

MRE : Du changement pour l’opération Marhaba 2024

Contrairement aux années antérieures, l’opération Marhaba marquant le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au Maroc va démarrer deux jours avant la date habituelle. La coïncidence avec l’Aïd al-Adha oblige.