Maroc : vers la flambée des prix des viandes rouges

8 mars 2021 - 16h40 - Economie - Ecrit par : S.A

Tout comme les prix à la consommation de l’huile de table, ceux des viandes rouges vont connaître une hausse en raison de la flambée des prix internationaux des matières premières.

Depuis huit mois, les prix internationaux des matières premières flambent. D’après la Fenagri, le cours du blé a augmenté de 45 % depuis avril 2020, celui du maïs de 77 %, celui du sucre de 89 %, celui de l’huile de tournesol de plus de 90 % et celui du soja de plus de 80 %. En conséquence, les producteurs marocains de l’huile de table ont répercuté ces hausses sur le prix à la consommation, avec 2 dirhams de plus. « Le Maroc ne dispose pas d’une couverture totale des oléagineux. Mis à part la culture du tournesol, toutes les autres composantes de l’huile sont importées », explique à La Vie éco Omar Najid, directeur général de la Comader. Les prix de l’huile de table sont susceptibles d’augmenter une fois de plus dans les tout prochains jours parce que les réserves constituées de l’arrivage actuel et prochain sont réalisées au prix coûtant.

Les prix des viandes flambent

La flambée des prix des matières premières pourraient également induire l’augmentation des prix de la viande rouge, car « 87 % de l’alimentation et de l’engraissement animal sont composés de maïs, d’orge et de tourteau de soja, des produits totalement importés », explique Omar Najid. M’hamed Karimine, président de la Fédération des viandes rouges (FIVIAR) ne partage pas pleinement cet avis. Il parle du « stock disponible chez les provendiers qui peut couvrir jusqu’à 3 mois ». Aussi, évoque-t-il la concurrence à laquelle se livrent ces industriels pour préserver leur part de marché. « Ils préfèrent donc compresser leur marge commerciale en supportant le surcoût de production, plutôt que de perdre des points sur le marché », commente-t-il.

La filière des viandes de volaille est aussi touchée par la flambée des prix des matières premières, car l’alimentation de la volaille est tributaire des produits composés, pour la plupart, importés. « Pour l’instant, le prix d’alimentation de la volaille n’a augmenté que de 40 centimes au total, alors que le coût à l’international tourne autour de 1,2 dirham », fait savoir Omar Najid. « Le coût de revient est passé de 11 dirhams à près de 12,5 dirhams, alors que le prix de départ ferme est resté stable à environ 10 dirhams. Du coup, l’éleveur, qui était déjà dans une situation inconfortable, perd actuellement 2 dirhams au lieu de 1 dirham quelques mois auparavant », renchérit Youssef Alaoui, président de la FISA.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Importations - Prix - Consommation

Aller plus loin

Casablanca : démantèlement d’un réseau de trafic d’huile de table

Un réseau spécialisé dans le conditionnement et la vente d’huile de table sous le nom d’une enseigne commerciale connue a été démantelé, mardi 2 février à Mohammedia et...

Hausse du prix de l’huile ? Lesieur Cristal s’explique

Lesieur Cristal est confrontée depuis quelques jours, sur les réseaux sociaux, à une campagne de boycott, suite à la hausse des prix de son huile de table. Dans un communiqué...

Hausse des prix des matières premières : belle opportunité pour les sociétés marocaines

Les sociétés marocaines de grandes capitalisations, telles que Cosumar et la Société Méttallurgique d’Imiter (SMI) vont tirer profit de la hausse actuelle des prix des matières...

Maroc : suspension des droits à l’importation des bovins domestiques

Le gouvernement marocain a adopté mercredi dernier, un projet de décret portant sur la suppression des droits de douane sur les achats de bovins domestiques d’un poids minimal...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : appel à l’annulation du sacrifice de l’Aïd Al-Adha

Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’annulation du sacrifice de la fête de l’Aid Al-Adha de cette année en raison de la sécheresse persistante qui sévit au Maroc et a déjà détruit une part considérable du cheptel ovin.

Maroc : clap de fin pour Jumia Food

Les Marocains ayant l’habitude de commander via Jumia Food devront dorénavant se diriger vers un concurrent. L’entreprise vient d’annoncer la fin de son service au Maroc.

Maroc : le pain, dangereux pour la santé ?

Une députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM) à la Chambre des représentants alerte sur la qualité du pain fabriqué dans les boulangeries informelles.

Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé

Le Maroc veut importer 2,5 millions de tonnes de blé entre le 1ᵉʳ juillet et le 30 septembre 2023, a annoncé l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL).

Les Marocains de France battent des records de transfert

Les Marocains du monde ont transféré au Maroc près de 115,15 milliards de dirhams (MMDH) à fin décembre 2023, soit une hausse de 4 % par rapport à la même période de 2022 (110,72 MMDH), révèle l’Office des changes.

Les prix de la viande au Maroc résisteront-ils à la sécheresse ?

Les prix de la viande connaîtra-t-il une augmentation au Maroc à cause de la sécheresse qui touche le Maroc depuis quelques années ? Voici la réponse d’un expert du secteur.

Maroc : une croissance paradoxale entre exportations et importations d’avocats

Alors que le Maroc produit de plus en plus d’avocat, devenant l’un des principaux fournisseurs en Europe, la part des importations continuent de croître.

Les Marocains vont-ils manquer de dattes pour le Ramadan ?

À quelques semaines du mois sacré de Ramadan, des doutes subsistent quant à la disponibilité des dattes en quantité suffisante et à des prix abordables.

Chute historique des exportations d’olives marocaines

Les exportations d’olive marocaine sont en net recul alors que les importations sont en hausse. Le déficit commercial s’est creusé.

Maroc : la quête d’autosuffisance en dattes face aux défis climatiques

Le Maroc est le septième producteur mondial de dattes, avec un volume de 170 000 tonnes par an. Toutefois, des défis restent à relever pour le développement de la filière et satisfaire la demande nationale.