Ces vidéos largement relayées sur la toile renseignent sur le vol du téléphone d’un homme devant un magasin, ou celui d’un produit sur les étals d’un épicier. Les internautes marocains ont été nombreux à condamner ces actes qui ont cours durant ce mois de Ramadan, qu’ils jugent contraires à la morale et aux valeurs marocaines. Mais ces cas isolés ne suffisent pas pour parler de « transformation des valeurs ou de la société » marocaines, nuance un chercheur en sciences sociales.
Dans une déclaration à Hespress, il explique que ce sujet « délicat sur le plan cognitif, nécessite des études scientifiques approfondies et des recherches de terrain pour évaluer un éventuel changement à travers plusieurs critères d’analyse ». Ce débat « ressurgit à chaque apparition d’événements ou d’incidents qui peuvent être isolés et qui ne sauraient être qualifiés de phénomènes sociaux », affirme-t-il, insistant sur le fait que « ces événements ont toujours existé et continueront d’exister ».
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L’expert ajoute que le vol à l’arraché n’est pas un phénomène nouveau au Maroc, mais la large diffusion des vidéos de ces scènes de vol sur les réseaux sociaux « en a fait un sujet de discussion quotidien au sein de la société ». C’est « une situation normale ; lorsqu’un comportement déviant apparaît, il reflète un dysfonctionnement moral ou éthique, mais cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un phénomène nouveau. Le relier au Ramadan ou aux fêtes relève d’une forme d’exagération ».
Les vols à l’arraché ou à main armée « existent depuis toujours, aussi bien au Maroc qu’ailleurs, et ne peuvent être attribués à un déclin des valeurs ou à un phénomène similaire », déclare pour sa part un sociologue, soulignant que « par le passé, les vols avaient lieu en pleine rue sans provoquer de remous, alors qu’aujourd’hui, l’enregistrement d’images exerce une pression et une contrainte sur ceux qui se livrent à de tels actes criminels ».