L’interpellation du Marocain fait suite à une opération judiciaire au siège social d’une société de transport basée à Bain-de-Bretagne (sud de Rennes), et sur des sites en Loire-Atlantique, lundi 11 janvier, rapporte l’AFP. Après son placement en garde à vue, il a été déféré au parquet de Rennes. Le mis en cause a été ensuite présenté au juge des libertés et de la détention et « placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire national et d’exercer toute activité dans le domaine du transport routier de marchandises », indique le procureur dans un communiqué.
Convoqué au tribunal correctionnel de Rennes le 15 mars, le gérant comparaîtra pour « emploi d’étrangers sans autorisation de travail salarié », « escroquerie aggravée » et « travail dissimulé commis à l’égard de plusieurs personnes ». Le magistrat précise qu’il est soupçonné d’avoir employé « 42 personnes en situation irrégulière sur le territoire national » et d’avoir perçu « 43 000 € d’indemnisations au titre de l’activité partielle lors de la première période de confinement ».
« Il avait invoqué une cessation quasi totale de son activité alors qu’il procédait à de nouvelles embauches et que son chiffre d’affaires était multiplié par deux », souligne le procureur, faisant savoir que les tous premiers soupçons étaient apparus pendant la première période de confinement lorsqu’un contrôle nocturne routier (d’un) véhicule de luxe […] conduit par le gérant avait révélé qu’il ne disposait pas de titre de séjour. »
L’enquête préliminaire a révélé que 22 de ces employés détenaient de faux titres d’identité et que six autres faisaient l’objet d’obligation de quitter le territoire ou de reconduite à la frontière. « Certains de ces chauffeurs étaient hébergés sur au moins quatre départements différents (Morbihan, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire-Loire-Atlantique) dans des conditions parfois rudimentaires, par la société de transports louant ces logements », ajoute le procureur. L’inspection du travail avait, elle aussi, dénoncé des fraudes au dispositif d’activité partielle ».
Lors du placement en garde à vue du mis en cause, les enquêteurs ont procédé à la saisie de trois comptes bancaires, d’un véhicule Mercedes GLE et de vingt autres véhicules, camions et utilitaires enregistrés au nom de la société ou du gérant.