Maroc : les médecins du secteur public en grève à compter du 25 mai prochain

19 mai 2021 - 08h40 - Maroc - Ecrit par : J.D

Les médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes du secteur public marocain déclencheront un vaste mouvement de protestation dans tous les établissements sanitaires du Royaume. Ils annoncent une grève de 48h, un sit-in et une marche ainsi que d’autres actions revendicatives. Les hostilités seront lancées le mardi 25 mai, jour du 10ᵉ anniversaire de la marche historique de la dignité qui a eu lieu en 2011.

Coordonné par le syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc, ce mouvement de débrayage va débuter par une grève nationale de 48h, les mardi 25 et mercredi 26 mai, à l’exception des services de réanimation et des soins intensifs. Le même mardi, il est prévu un sit-in à Rabat devant les ministères de la Santé et des Finances accompagné d’une marche nationale dont la date sera annoncée ultérieurement par le syndicat, indiquent les initiateurs.

« Le gouvernement a opté pour le silence et a choisi de renier ses responsabilités, plutôt que de traiter positivement le dossier des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes, ignorant ainsi la situation catastrophique et l’effondrement du secteur de la santé dans notre cher pays », a pesté le syndicat dans un communiqué, invitant tous les frondeurs à porter une blouse noire et un brassard 509, pour rappeler l’une de leurs revendications principales qui est, la révision de l’indice salarial 509.

Outre la grève nationale, le sit-in et la marche, le corps des médecins du secteur public annonce le « boycott des campagnes chirurgicales » que le syndicat qualifie d’ailleurs, « d’aléatoires et ne respectant pas les normes médicales généralement acceptées, et les conditions de sécurité des patients ». Le mot d’ordre du syndicat recommande par ailleurs, la poursuite des démissions collectives et individuelles dans le rang des médecins ou encore le boycott de la campagne de santé scolaire en raison de l’absence de normes médicales et administratives minimales.

Le même syndicat a appelé ses militants au boycott des cachets médicaux, de l’autopsie, des caravanes médicales et de tout travail administratif non médical (rapports, statistiques…). En plus de l’amélioration salariale, les médecins revendiquent l’application des conditions scientifiques nécessaires pour la pratique médicale et les conditions de stérilisation au sein des établissements de santé et des blocs opératoires à l’exception des cas urgents uniquement. En octobre 2020, le corps médical sous les auspices du syndicat indépendant des médecins du secteur public avait organisé un mouvement d’une grande ampleur.

En ce qui concerne la campagne nationale de vaccination anti-Covid-19, le syndicat indépendant des médecins du secteur public du Maroc annonce son engagement à faire de cette campagne un succès en travaillant uniquement pendant les cinq jours ouvrables et légaux de la semaine, du lundi au vendredi, appelant ainsi le ministère de la Santé à mettre fin au travail le samedi afin de préserver l’efficacité des ressources humaines. Le syndicat se dit soucieux de l’importance de la campagne nationale de vaccination pour lutter contre la pandémie, ceci, malgré la charge de travail qui pèse sur les médecins depuis le début de la crise sanitaire.

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