Mort d’Amine El Aamri à Bruxelles : la famille du Marocain réclame justice

29 janvier 2025 - 06h00 - Belgique - Ecrit par : P. A

Victime d’une violente agression à l’arrière d’un café de Saint-Gilles en juillet 2023, Amine El Aamri, 20 ans, a succombé à ses blessures. Après bientôt deux ans d’enquêtes, la justice envisage de renvoyer le dossier en correctionnelle. La famille de la victime, d’origine marocaine, crie à l’injustice.

Le jeune homme a été retrouvé agonisant, près de la place Bara à Anderlecht, avant d’être transporté à l’hôpital. D’après l’enquête, il aurait été victime d’une violente agression non loin de l’endroit où il a été retrouvé. « Il fêtait son anniversaire la semaine suivante et avec sa copine, ils parlaient de fiançailles au mois de septembre », confie Boujeema El Aamri, auprès de La Dernière Heure. « Vers minuit, la police a frappé à notre porte pour nous dire qu’il avait été hospitalisé et qu’il fallait à tout prix le voir, car cela pourrait être la dernière fois… », raconte le père d’Amine. Accompagné de son épouse, il se rend à l’hôpital Saint-Pierre où son fils était admis. Le voir dans le coma et sous respirateur artificiel, a été un « véritable choc » pour eux : « On sait déjà que c’est fini, on sait qu’il est bientôt mort ».

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Après plusieurs mois d’investigations, les enquêteurs ont identifié six suspects de cette violente attaque. Ils soupçonnent un règlement de comptes en lien avec le trafic de stupéfiants. « Amine vivait chez nous, ses amis et sa copine étaient là-bas (entre le bas de Forest et Saint-Gilles, NDLR). Il y allait très souvent pour la voir elle, mais on ignore les soucis qu’il a pu avoir avec ces individus », explique l’homme de 65 ans. Placés en détention préventive, les suspects ont été par la suite remis en liberté. « Ils ont tué notre fils, mais ils se baladent dans la rue ? Au Maroc, ils seraient toujours en prison. Sa mère le dit, si elle croisait l’un d’eux en rue, elle ne sait pas comment elle réagirait. Quelqu’un tue votre fils, mais il reste en liberté, qu’est-ce que cela vous ferait, vous ? », fulmine de colère le père d’Amine.

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Selon les enquêteurs, l’un des suspects est en fuite au Maroc. Le sexagénaire est convaincu que ce fugitif est « le fautif. Il a fui la veille du décès d’Amine. Le voir se pavaner avec sa Mercedes est insupportable ». Le média belge informe par ailleurs que les autorités prévoient de transmettre le dossier, non à la cour d’assises, mais au tribunal correctionnel de Bruxelles pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Un chef d’accusation pour lequel les prévenus encourent une peine de 10 ans. Pour la famille d’Amine, ce serait une « véritable injustice ». « J’attends dans un pays des Droits de l’Homme que la justice fasse son travail. On veut des réponses, on veut comprendre pourquoi notre fils a été enlevé et tué », affirme Boujema El Aamri.

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