Photo : Valérian Mazataud - Le Devoir
Hind Obad, 32 ans, est née au Maroc, mais a passé la majorité de sa vie en France. À la maison, ses parents lui parlaient peu l’arabe. Elle n’utilisait cette langue que pour communiquer avec sa grand-mère. « Plus jeune, lorsqu’on allait en vacances au Maroc, j’ai développé un complexe. Quand j’essayais de parler marocain, je parlais tout croche et ma famille se moquait de moi. Ça ne me donnait pas trop envie de l’essayer », raconte-t-elle au journal Le Devoir.
Aujourd’hui, Hind avoue qu’elle parle « très mal » sa langue maternelle, « avec un accent francophone assez humiliant ». « Le côté humiliant et ironique, c’est que c’est une langue que j’ai beaucoup entendue [durant mon enfance]. Mon prénom et mon nom de famille ont une consonance arabe très forte, mais je ne suis pas capable de prononcer [les mots] correctement », détaille la jeune femme.
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Pour « se réapproprier » sa langue, Hind s’est inscrite l’année dernière à des cours d’arabe littéraire, où elle apprend notamment l’alphabet et à lire quelques mots. Après six mois, elle a arrêté les cours, mais assure vouloir continuer à apprendre. « Comme j’ai déjà acquis une bonne base, je veux continuer », confie celle qui « aimerait pouvoir parler la langue d’où provient [son] prénom ».
Hind garde toujours chez elle son petit carnet d’apprentissage « L’arabe en 5 minutes par jour ». Malgré l’âge, la trentenaire aspire à poursuivre ses efforts pour conserver et améliorer sa langue maternelle à l’oral. Un pas essentiel pour se définir dans son identité.