Nicolas Puech, qui voulait léguer sa fortune à un Marocain, visé par une plainte du Qatar

12 avril 2025 - 16h00 - Monde - Ecrit par : S.A

Le milliardaire français Nicolas Puech, 82 ans, un des descendants du fondateur de la marque Hermès, qui voulait faire de son jardinier marocain, son héritier, est visé par une plainte déposée au nom du cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, l’émir du Qatar. Il l’accuse de n’avoir pas tenu sa promesse de lui vendre des actions.

Une société représentant le dirigeant qatari, Honor America Capital, a déposé la plainte en mars dernier dans le District de Columbia. Dans cette plainte consultée par The New York Times, l’émir du Qatar accuse Puech d’avoir rompu son contrat pour la vente de ses actions, discuté pendant plusieurs mois et signé le 10 février. Puech détient une participation de 5 % dans le géant français de la vente au détail de luxe et il a accepté de vendre plus de six millions d’actions, négociées à 270,89 $ chacune, à la famille royale qatarie. Celle-ci sollicite un juge pour lui ordonner d’honorer la vente et de payer 1,3 million de dollars de dommages et intérêts pour « perte de profits, coûts d’opportunité et atteinte à la réputation ».

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L’héritier d’Hermès est accusé d’avoir retardé la vente à deux reprises. Selon son avocat, ce retard s’explique par son incapacité à accéder lui-même aux actions et à les transmettre. Auparavant, il avait déclaré aux tribunaux suisses, où il réside, que ses actions avaient disparu alors qu’elles étaient gérées par un gestionnaire de patrimoine. Hermes valait 300 milliards de dollars à la mi-février, après que le prix de ses actions a grimpé de plus de 200 % au cours des cinq dernières années, « ce qui rend une participation de 5 % incroyablement précieuse. »

À lire : Le jardinier marocain ne recevera pas la fortune du milliardaire Nicolas Puech

Cette affaire survient après une autre qui a fait sensation. En 2023, Puech avait tenté de léguer sa fortune colossale à son jardinier d’origine marocaine à cause de tensions familiales, mais cette volonté ne s’est pas concrétisée. En cause, il avait en 2011 signé un pacte successoral, qui est plus contraignant qu’un testament, afin de léguer sa fortune à une fondation basée à Genève baptisée Isocrate, qui finance des projets de lutte contre la désinformation à travers des ONG qui soutiennent le journalisme. De plus, l’adoption d’adultes n’est pas un phénomène courant en Suisse, où Puech réside pour des raisons fiscales. Les avocats du milliardaire français avaient entre-temps souligné que leur client ne détenait pas directement les actions Hermès, celles-ci étant contrôlées par un holding familial.

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