Pain à prix cassé : l’envers du décor des boulangeries clandestines marocaines

Au Maroc, des boulangeries informelles utiliseraient de la farine subventionnée pour produire du pain qu’elles vendent à des prix concurrentiels afin d’élargir leurs marges en ce mois de Ramadan.

« Les services compétents du ministère de l’Intérieur auraient reçu des informations selon lesquelles des boulangeries informelles détournent et exploitent la farine subventionnée, dont le prix du kilogramme ne dépasse pas deux dirhams, pour produire du pain qu’elles vendent à moins de deux dirhams l’unité », rapporte Assabah.

Cette pratique permet à ces boulangers informels d’augmenter leurs bénéfices en ce mois sacré, explique le quotidien, précisant que ces derniers s’approvisionnent auprès d’un réseau d’intermédiaires. Les autorités compétentes « ont réussi à saisir des quantités importantes de farine subventionnée stockées dans des entrepôts clandestins dans certains quartiers populaires de Casablanca », renseigne la même source, ajoutant que des enquêtes auraient été ouvertes après la localisation des boulangeries informelles dans certaines zones de Casablanca, Salé et Meknès.

« Pas moins de sept milliards de dirhams ont été alloués en 2023 pour subventionner le blé tendre destiné aux couches sociales défavorisées pour maintenir le prix du kilogramme à deux dirhams et préserver par ailleurs le pouvoir d’achat », rappelle-t-on, précisant que cette subvention concerne 6.5 millions de quintaux, auxquels s’ajoutent deux dirhams par quintal pour le stockage, accordés aux opérateurs du secteur.