Maroc : grosses pertes pour le secteur immobilier
Au Maroc, le secteur de l’immobilier a été durement touché par la crise sanitaire liée au coronavirus, avec à la clé, une grosse perte estimée à plus de 40 milliards de dirhams.
Au Maroc, l’immobilier est l’un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire liée au coronavirus. Un secteur déjà confronté à une crise endogène. Zakia Medkor, responsable Souscription risques techniques et spécialités apporte un éclairage.
« […] Avant 2020, le secteur de l’immobilier au Maroc vivait déjà une crise continue. Les raisons sont principalement intrinsèques et elles agissent en cercle vicieux. Les prix relativement élevés des biens dans le marché constituent le principal obstacle à la croissance du secteur. Cela s’est exacerbé par la rareté ou l’indisponibilité du foncier dans les secteurs prisés, notamment dans les grandes villes et leurs proches périphéries », a déclaré Zakia Medkor dans une interview accordée à Afrique Midi.
Selon elle, le secteur de la construction souffre aujourd’hui d’une anarchie structurelle qui est contre-productive pour son développement. « En l’absence d’un code pour la construction, les rôles et responsabilités sont mal définis et c’est la qualité qui en pâtit », a-t-elle souligné, notant que les défaillances qui peuvent en résulter ne sont pas de nature à encourager la confiance du consommateur local ou de l’investisseur étranger ni même favoriser l’accompagnement par d’autres secteurs comme celui de l’assurance.
« Après le début de la crise, la demande pour les biens immobiliers a sensiblement chuté, suite aux remises en question des acheteurs sur leur décision d’achat et leur crainte (parfois justifiée) de voir leur pouvoir d’achat diminuer, fait remarquer la responsable Souscription risques techniques et spécialités. Cela a inévitablement mené à l’accumulation des stocks d’invendus chez les promoteurs et a affecté leurs trésoreries ». Elle évoque également la nouvelle redistribution de la préférence des clients après l’expérience du confinement. Elle cite en exemple l’orientation des familles citadines vers les maisons individuelles et résidences secondaires. « Coté financement, les taux d’intérêt au Maroc restent élevés pour une large frange de la population », a-t-elle ajouté.
Pour inverser la tendance, elle suggère de renforcer la demande en priorité en redonnant confiance aux consommateurs dans la qualité des biens construits y compris pour les produits économiques, à travers la mise en place du Code de Construction et en veillant à son application ; à travers la mise en application de la loi d’obligation d’assurance pour les chantiers de construction et la responsabilité civile décennale ; en prolongeant (et pourquoi pas en instaurant) la réduction sur les frais d’enregistrement et d’immatriculation pour l’acquisition des biens éligibles ; en mettant en place des incentives au profit des acquéreurs (fluidité administrative, aides…) et notamment pour les primo accédants ; en mettant en place des conventions de garantie avec les banques visant à soutenir la baisse des taux d’intérêt des emprunteurs, etc.
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