Parmi les pratiques de l’islam les plus visibles, « le port du voile par les femmes musulmanes est un enjeu du débat public en matière de visibilité de la religion musulmane et d’égalité entre les sexes », indique l’étude qui donne les chiffres sur cette pratique et son évolution au cours des dix dernières années, tirés de l’enquête Trajectoires et Origines (TeO). Selon l’étude, un quart des femmes musulmanes (26 %) âgées de 18 à 49 ans assurent porter le voile et 90 % d’entre elles continuent de le porter. « Cette pratique varie fortement entre les immigrées d’une origine et les descendantes de cette même origine ; elle concerne 36 % des femmes musulmanes immigrées et 17 % des descendantes d’immigrés », révèle l’étude publiée jeudi.
À lire : France : le port du voile dans le sport divise Parlement et Sénat
De plus en plus, le port du voile est devenu une pratique observée par les femmes de toutes les origines et toutes les générations. En 2008-2009, 22 % de femmes musulmanes immigrées déclaraient porter le voile. Dix ans plus tard (2019-2020), elles étaient de 36 %. Parmi les descendantes d’immigrés, 13 % déclaraient porter le voile en 2008-2009, contre 17 % dix ans plus tard. « Ces hausses reflètent d’abord une évolution des pratiques dans les pays d’origine, ce qui est visible pour les femmes immigrées, et une augmentation plus réduite pour les femmes de la seconde génération », expliquent les auteurs de l’étude.
À lire : Port du voile : la France a violé les droits de l’homme
Le port du voile est une pratique courante chez les immigrées de Turquie et du Moyen-Orient (46 %), du Maghreb (37 %) et d’Afrique subsaharienne (28 %), souligne en outre l’étude, précisant que la pratique est aussi notée chez les immigrées de 35-44 ans (42 %), mais plus répandue chez les descendantes d’immigrés de 25-34 ans (20 %, contre 17 % chez les 35-44 ans). Mais, nuance l’étude, le port de voile, considéré comme un facteur d’exclusion des musulmanes, est plus fréquent chez les femmes inactives (56 % parmi les immigrées et 39 % parmi les descendantes d’immigrés). La pratique diffère aussi selon la catégorie socioprofessionnelle (13 % pour les femmes cadres et professions intermédiaires et 38 % pour les ouvrières), conclut l’étude.