Cette publicité est vue par des commentateurs comme une publicité pour faire l’éloge du "love jihad", expression récemment inventée par les extrémistes hindous qui accusent les hommes musulmans de séduire les femmes hindoues et de les convertir. C’est une question très sensible dans ce pays laïque à forte majorité hindoue, où se note l’intolérance religieuse envers les minorités, exacerbée depuis l’arrivée au pouvoir il y a six ans, du Premier ministre nationaliste hindou, Narendra Modi, indique l’AFP.
Le but de la publicité était de « célébrer la rencontre de gens de milieux différents » explique la société, pendant qu’un autre répliquait ceci : " la majorité de vos clients sont hindous et vous offensez leurs sentiments. Honte à vous". Les excuses de la société du géant Tata (groupe indien vieux de plus de 150 ans dont les propriétaires sont membres de la minorité parsie zoroastrienne), tout comme le retrait de la publicité, n’y ont rien pu. Le mot-dièse #BoycottTanish faisait le plein sur Twitter mercredi.
Ce même mercredi, un magasin Tanishq aurait été attaqué dans l’État du Gujarat, d’où est originaire Narendra Modi, le Premier ministre nationaliste hindou), resté sans réaction, fait savoir la même source. Le gérant avait été forcé à écrire une lettre d’excuse, a rapporté la chaîne de télévision NDTV. Mais le maire de la localité a démenti l’information, expliquant que la police avait juste renforcé ses patrouilles près du magasin.
Pour rappel, les mariages interreligieux sont rares dans ce pays attaché à sa tradition. Ceux qui enfreignent parfois cette loi sont ostracisés ou carrément tués au nom de l’honneur familial. Mais le gouvernement de M.Modi ne " s’exprime jamais pour condamner ces campagnes haineuses" s’est désolé le commentateur politique Parsa Venkasteshwar Tao, ajoutant à l’AFP :" ils gardent le silence parce qu’ils semblent approuver cette attitude".