Kuwait Airways : une société marocaine oblige des candidates à se mettre en sous-vêtements

La candidature d’une femme au poste d’hôtesse de l’air a été rejetée parce qu’elle a la « peau foncée ». Une enquête sur le processus de recrutement dont est chargé Meccti, "leader dans la fourniture de services de recrutement et de formation aux compagnies aériennes internationales", qui affirme avoir fait de la sous-traitance avec une entreprise marocaine, est en cours.

Dans une déclaration à El Diario, une Espagnole prénommée Maria affirme avoir passé l’ensemble du processus de sélection de Kuwait Airways pour être hôtesse de l’air, mais qu’un recruteur externe l’informe que la compagnie aérienne n’embauche pas de personnel « à la peau foncée ». « Je suis désolé de devoir annoncer que Kuwait Airways ne va pas embaucher de personnel de cabine à la peau foncée », indique un recruteur de Meccti dans un message écrit en anglais et envoyé via WhatsApp. Maria a reçu un deuxième message l’informant que la décision venait de la compagnie aérienne. Après avoir été recalée, elle a été aussitôt retirée du groupe WhatsApp que le recruteur avait créé pour tous les candidats qui avaient réussi le processus de sélection. « Je me sentais dénigrée, discriminée, comme une marchandise, a déclaré Maria. Cela m’a beaucoup affecté. »

Kuwait Airways se retrouve au cœur d’une polémique dans le cadre de la même session de recrutement. Les candidates au poste d’hôtesse de l’air ont été priées de se mettre en sous-vêtements, relate le média espagnol. Maria était l’une de ces candidates et se souvient avoir été inspectée par un recruteur en sous-vêtements : « Il m’a regardée entière, d’en haut, d’en bas. Il a aussi regardé dans ma bouche. » Les recruteurs ont déclaré qu’ils recherchaient « des cicatrices, des taches de naissance ou des tatouages », a déclaré une source à El Diario.

Dans une déclaration à Insider, les représentants légaux de Meccti ont expliqué que l’entreprise avait sous-traité le processus de recrutement à une société marocaine nommée Meiservices, qui, selon elle, est « en dernier ressort responsable de la manière dont le processus a été mis en œuvre et exécuté ». « Meccti ne prévoit, dans ses accords de collaboration avec des tiers pour qu’ils mènent à bien les processus de sélection, aucun type de directive qui pourrait impliquer une quelconque pratique discriminatoire fondée sur la race », indique l’entreprise dans un communiqué.