Le traitement fait à l’islam et aux musulmans en France, via le concept de « séparatisme », préoccupe les hauts responsables musulmans. Un collectif de mosquées et associations musulmanes de l’Ile-de-France, a mis en garde jeudi 8 octobre Emmanuel Macron contre ce qu’il appelle « l’escalade délétère ».
« Depuis plusieurs mois, les musulmans de France sont de plus en plus la cible des pires stigmatisations et invectives de la part de personnalités politiques et de certains médias qui ont fait de l’islamophobie un fonds de commerce, favorisant ainsi les amalgames et la suspicion de toute une frange de la société française », peut-on lire dans une lettre ouverte de ce collectif, relayée par l’AFP.
Six jours après le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux visant à s’attaquer au « séparatisme islamiste », ce collectif, fort d’une cinquantaine de mosquées ou associations de l’est parisien ou franciliennes, ainsi que la plateforme Les Musulmans (proche du Collectif contre l’islamophobie en France) réclame « un dialogue constructif » en lieu et place « de concepts généraux flous comme ’islam radical’, ’islam politique’, ou plus récemment encore ’séparatisme’. ».
Le collectif s’insurge contre l’insoutenable que constituent « la stigmatisation et le harcèlement que subissent les femmes musulmanes ayant décidé de porter un foulard pour vivre leur foi librement. ». Aussi enjoint-il : « Cette pression n’est plus acceptable et doit cesser immédiatement ». Ce traitement ne se comprend pas quand on sait que « (...) les musulmans, dans leur écrasante majorité, vivent en paix et en harmonie dans la société française et respectent le cadre laïc et les lois de la République », assure-t-il.
Le collectif dit avoir le soutien des fédérations comme le RMF (proche du Maroc) d’Anouar Kbibech, ex président du Conseil français du culte musulman, le Milli Görüs turc, ou encore l’association Foi et Pratique (Tabligh).