Le diplomate a affirmé que le projet de résolution, proposé par les États-Unis, était « en deçà des attentes et des aspirations légitimes du peuple du Sahara occidental », précisant que par cette absence lors du vote, l’Algérie entendait « illustrer sa prise de distance avec un texte qui ne reflète pas fidèlement » la doctrine de l’ONU en matière de décolonisation.
« La décision finale sur leur avenir ne peut et ne doit appartenir qu’aux peuples encore sous domination coloniale », a poursuivi M. Bendjama, rappelant que l’Algérie, en tant que pays voisin, s’était pourtant engagée « de bonne foi » dans les négociations du texte.
Un cadre de négociation jugé "étriqué" et "déséquilibré"
Tout en reconnaissant que des améliorations avaient été apportées au texte initial, notamment le rappel du droit à l’autodétermination et l’appel à des négociations directes, Amar Bendjama a estimé que la résolution « souffre encore d’insuffisances ».
Le principal reproche formulé par l’Algérie est que le cadre de négociation proposé est « étriqué ». Il « met en avant une option par rapport aux autres », a affirmé le diplomate, faisant référence au plan d’autonomie marocain. Selon lui, cela « organise un déséquilibre entre les deux parties en conflit en mettant l’accent seulement sur l’ambition territoriale de l’une et passant sous silence les aspirations de l’autre ».
M. Bendjama a également déploré que le texte « ignore les propositions du Front Polisario », qui est « une partie au conflit et son opinion doit être entendue ». Il a mis en garde contre le précédent juridique que cela pourrait créer si ce cadre était « reproduit dans d’autres zones de conflits », y voyant une fissure dans « l’ordre international ».
Amar Bendjama a finalement qualifié la résolution d’« occasion ratée », déplorant que le porte-plume (les États-Unis) n’ait « pas pu vaincre les résistances [...] pour apporter les modifications nécessaires et rendre le texte acceptable pour tous ». Il a conclu en réaffirmant la position de principe de son pays, selon laquelle une « solution juste et durable ne saurait jaillir que du respect du droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à disposer de lui-même ».