De bonnes perspectives pour les secteurs privés marocain et israélien

5 mars 2021 - 12h40 - Economie - Ecrit par : P. A

Un webinaire a été organisé récemment à l’intention des acteurs du tourisme marocain et israélien. Initié par Moroccan Travel Management Club, il a été l’occasion pour les deux parties d’échanger sur leurs potentiels touristiques respectifs et de jeter les bases d’un nouveau partenariat économique gagnant-gagnant.

À cette séance qui fait suite à la reprise, le 10 décembre 2020, des relations diplomatiques entre les deux pays, Azeddine Skalli, président du Moroccan Travel Management Club, organisateur du webinaire, a déclaré que 50 000 Israéliens, essentiellement d’origine marocaine, visitent le royaume chaque année. Ce nombre pourrait atteindre près de 400 000 selon les projections de voyagistes qui ambitionnent de voir le Maroc accueillir autant de touristes israéliens que l’Égypte et la Turquie, rapporte Jeune Afrique. « 100 000 touristes israéliens en 2022 est une estimation raisonnable, pour un maximum de 150 000 à 200 000 », relativise Othman Cherif Alami, responsable de l’agence Atlas Voyages, qui évoque un certain nombre de préalables, notamment l’exemption de visa et le démarrage des vols entre le Maroc et Israël.

Plusieurs séances en ligne destinées à accélérer les échanges entre les secteurs privés israélien et marocain ont déjà eu lieu. En janvier, la Confédération générale des entreprises a tenu une séance en ligne avec le patronat israélien à l’issue de laquelle Mehdi Tazi, son vice-président, a annoncé l’organisation prochaine de « forums économiques ». « Depuis l’annonce de la reprise des relations, les milieux d’affaires frétillent et multiplient les initiatives et prises de contact en tous genres », fait savoir Gabriel Banon, ancien conseiller économique et ex-patron marocain. De son côté, Israël s’active pour la création d’une chambre de commerce Israël-Maroc. En 2020, le Maroc a été le quatrième exportateur africain pour Israël, après l’Égypte, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie.

Avec la normalisation des relations, le royaume entend profiter d’Israël dans les domaines de l’automobile, l’aéronautique, la sécurité et les télécommunications, les énergies renouvelables, l’agriculture et la gestion de l’eau. « La reprise des relations est un appui fort à notre stratégie de développement vers l’Afrique depuis notre bureau de Casablanca », indique Marouane Benmouama, directeur Afrique du Nord et de l’Ouest de Netafim, la société qui a conçu la technique d’irrigation du goutte-à-goutte adoptée dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert. Côté israélien, on compte tirer profit du leadership du Maroc sur le continent. « Le Maroc jouit d’une très bonne image dans la zone. Avec le soutien du royaume, ces pays pourront bénéficier des savoir-faire israéliens pour se développer et endiguer à terme l’immigration vers le nord du continent et l’Europe », détaille Isaac Marciano.

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