En vacances à Marrakech, ses grands-parents, sa tante, son oncle et ses cousins n’ont pas survécu à l’effondrement du bâtiment dans lequel ils logeaient. De leur côté, les parents de Kenza, basés à Casablanca, ont vu leur maison réduite à néant. Bien qu’en sécurité, ils se sont retrouvés contraints de vivre sous une tente.
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Le mari de Kenza, Alae Zrira, n’a heureusement pas déploré de perte familiale, mais la disparition de certains amis, dont la grand-mère d’un très proche, l’a profondément affecté. « L’attente de nouvelles a été une dure épreuve, d’autant plus que les communications étaient hors service », a confié Zrira à Cloverdalereporter.com, soulignant la chance d’avoir pu joindre les siens grâce à un ami équipé d’une communication satellite.
Le couple évoque également les fréquentes répliques mineures qu’ils ont connues durant leur enfance au Maroc, mais rien qui puisse égaler la puissance destructrice de celui-ci. « Regardez les bâtiments, rien de tel ne s’est produit ici depuis 2 000 ans. » Au-delà des pertes humaines, c’est aussi un pan de l’histoire marocaine qui s’est évanoui, emportant édifices historiques et villages montagneux, fragilisant une économie locale fortement tributaire du tourisme.
Face à l’ampleur de la catastrophe, qui a vu hôpitaux et écoles anéantis, le couple, uni par une rencontre fortuite à Williams Lake en 2019 et marié depuis janvier 2023, a lancé une initiative GoFundMe. Ils espèrent mobiliser des fonds pour ériger une école ou un hôpital dans une petite localité. Avec l’expertise du père de Zrira, ancien directeur d’école et collaborateur du ministère de l’Éducation marocain, ils espèrent réussir ce projet.
Au 29 septembre, le bilan officiel du tremblement de terre s’élevait à près de 3 000 morts et 5 530 blessés. Confirmant l’inhumation de 2 884 personnes, Kenza partageait la triste réalité d’un enterrement collectif pour ses proches, tant le nombre de victimes était important. Son émotion est palpable : « Je suis toujours sous le choc. Tout cela semble si irréel. »