La date du procès du journaliste Souleimane Raissouni connue

4 février 2021 - 18h30 - Maroc - Ecrit par : I.L

Le procès du journaliste Souleimane Raissouni s’ouvre ce 9 février après plus de huit mois de détention provisoire et à 2 mois de la fin de l’instruction. Poursuivi au moment de son arrestation pour séquestration, viol et violences, le rédacteur en chef d’Akhbar al-Yaoum est désormais inculpé pour séquestration, viol et atteinte à la pudeur.

Ces accusations portées contre le professionnel des médias sont passibles d’une lourde peine d’emprisonnement. C’est pour la première fois qu’un journaliste est poursuivi en justice sur la base d’accusations publiées sur un réseau social.

L’histoire remonte à fin 2018 lorsque la femme du journaliste a décidé de réaliser un documentaire sur la communauté LGBT au Maroc. L’un des collaborateurs de la femme sur ce projet a accusé sur Facebook le journaliste d’agression sexuelle. Il aurait « profité de sa faiblesse et de sa santé morale pour assouvir ses désirs sexuels », précise le plaignant avant d’ajouter : « l’accusé ne peut pas être au-dessus de la loi juste parce qu’il est journaliste ».

Arrêté devant son domicile le vendredi 22 mai, le journaliste a été présenté deux jours plus tard devant le procureur général de Casablanca et déféré devant le juge d’instruction de la Cour d’appel de Casablanca. Le tribunal a ordonné sa mise en détention provisoire pour les besoins d’une enquête sur des faits présumés d’atteinte à la pudeur avec violence et séquestration. Le journaliste a nié en bloc toutes ces accusations.

Au lendemain de son arrestation, le prévenu a été soutenu par diverses associations nationales et internationales de droits de l’homme. Dans un tweet, Christophe Deloire, directeur de Reporters sans frontière a exprimé son entière solidarité avec le journaliste marocain, « victime d’une campagne de diffamation ». Les défenseurs des droits de l’homme, tout en dénonçant une instrumentalisation politique de l’affaire, ont appelé à poursuivre le journaliste en état de liberté provisoire.

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