Une équipe de Tribune de Genève est allée à la rencontre de ces adolescents. Nizar et Larbi* confient qu’ils sont âgés de 16 ans et originaires d’Algérie. Ensemble, ils avaient transité par le Maroc, effectué un voyage dans un camion et par bateau pour rejoindre l’Espagne. De l’Espagne, ils se rendent à Lyon, avant de rallier Genève au mois de juin 2019. Ces adolescents ne détiennent aucun papier d’identité, si ce n’est un acte de naissance.
Ils disent avoir fui la misère de leur pays à la recherche d’un avenir meilleur. "On cherche un avenir meilleur, et on le voit ici", répondent-ils. "Je suis un enfant adopté, j’ai de la famille et je n’en ai pas. Et puis j’ai des problèmes, physiques et psychiques", laisse entendre Larbi. "Moi, j’ai une famille, mais en Algérie ; c’est la misère !", renchérit Nizar.
Larbi et Nizar ont respectivement intégré le foyer SeyMNAz en novembre et en décembre. "On est bien ici, et on peut suivre des cours. J’avais commencé avec Païdos (ndlr : une association qui prend en charge des adolescents entre 13 et 18 ans, en rupture de lien social), mais j’ai arrêté. Maintenant j’aimerais aller, comme Larbi, à Access", raconte Nizar.
"La vulnérabilité au niveau de la santé, l’isolement et la juvénilité sont les trois critères que nous mettons en avant pour qu’un jeune soit admis dans le foyer", explique David Crisafulli, le directeur du foyer. A l’en croire, le foyer compte actuellement dix-neuf garçons, tous originaires d’Algérie en majorité, du Maroc et de Tunisie. "Nous sommes là pour leur donner un bagage, leur offrir un lieu de stabilité et d’ancrage afin qu’ils trouvent leur place comme adolescents", fait-il savoir.
*Prénoms d’emprunt