Cette nuit-là, “Haïfa” descendait d’un taxi en compagnie de deux amis lorsqu’elle s’est fait agresser. « Un jeune a arraché la casquette de l’un de mes amis et l’a jetée à ses copains. Ils ont commencé à s’envoyer la casquette en se moquant de mon ami. Je suis alors intervenue pour leur demander de lui rendre sa casquette. Et c’est là qu’ils ont commencé à me rouer de coups et à m’insulter. Les deux garçons qui m’accompagnaient ont pris la fuite, et je suis restée seule au milieu de cette foule qui me tabassait », raconte-t-elle à la rédaction des Observateurs de France 24.
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La victime dit s’être défendue comme elle pouvait, mais les coups de poing et les coups de pied ne se sont pas arrêtés. « Quelqu’un m’a jeté du diluant au visage, je ne pouvais plus voir. Un autre m’a frappée à plusieurs reprises au niveau de la tête avec un objet dur, je pense que c’était le manche d’un couteau ». Elle trouve finalement refuge dans une discothèque non loin. « Les videurs m’ont protégée, ils ont empêché les agresseurs d’entrer. La police est alors arrivée et m’a demandé si je souhaitais porter plainte. Mais je ne voulais pas me rendre au commissariat, habillée comme je l’étais, je ne me sentais pas rassurée ».
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Le lendemain, « Haïfa » dit avoir découvert que l’agression avait été filmée et que la vidéo était partout sur les réseaux sociaux. « J’ai eu un choc, car on voit mon visage sur la vidéo et j’ai peur de la réaction de mes parents. » Depuis l’agression, elle est mal en point. « J’ai des bosses partout sur la tête et mon dos est recouvert de bleus. Je me suis rendue à l’hôpital pour me faire soigner, et le médecin m’a donné 25 jours d’arrêt maladie. »
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Contacté par la police qui lui a annoncé lundi 14 novembre avoir arrêté plusieurs suspects, la victime se rend au commissariat central de Tanger pour les identifier et porter plainte contre eux. Dans la foulée, elle a reçu le soutien des militants LGBT. « Une amie a contacté des militants LGBT et des ONG pour alerter sur mon agression. Ces ONG m’ont fourni notamment une aide juridique, je suis désormais soutenue par cinq avocats. Je n’ai pas dormi pendant deux jours. Je suis toujours sous le choc, j’ai encore du mal à en parler », ajoute « Haïfa ».