Le projet de réforme présenté mardi par la ministre du Travail en conseil des ministres vise à accorder le droit de grève aux travailleurs frontaliers de Sebta et Melilla, et à leur garantir l’allocation chômage, fait savoir El Diario. Il s’agit d’une revendication historique du collectif des travailleurs frontaliers qui sont des employés de maison pour la plupart.
Ces Marocains traversent chaque jour la frontière pour se rendre à leur travail à Sebta ou Melilla. Ils ne bénéficient d’aucune allocation au Maroc et ne sont inscrits dans aucune base de données en Espagne en tant que demandeurs d’emploi. C’est pour améliorer le statut de ces travailleurs frontaliers que la ministre Yolanda Díaz propose cette réforme législative, qui sera conduite de commun accord avec le Maroc.
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L’année dernière, l’ancien secrétaire général du CCOO de Sebta, Juan Luis Aróstegui, a adressé une lettre ouverte au ministre du Travail pour lui rappeler cette vieille revendication. « Ces travailleurs (et les entreprises contractantes) cotisent à la Sécurité sociale pour le chômage, mais certains textes les privent de leurs droits en cas de licenciement », explique-t-il dans la lettre. La fermeture de la frontière par le Maroc pour raisons de crise sanitaire et diplomatique avec l’Espagne, a aussi accru la précarité de ces travailleurs frontaliers.
« Je cotise pour le chômage, mais je n’ai pas droit au chômage, je paie 25 % d’Impôt sur le Revenu, mais… Je ne sais pas si je suis déclaré ou pas », a dénoncé Hassan Arahou, horloger de 48 ans originaire de Tétouan, et porte-parole des travailleurs frontaliers qui manifestaient chaque semaine devant la délégation gouvernementale de Sebta l’an dernier pour demander la réouverture de la frontière.