Université d’Artois : la grande souffrance des étudiants marocains

9 janvier 2021 - 11h40 - France - Ecrit par : J.K

Les étudiants marocains de l’Université d’Artois crient leur exaspération. Ils ne supportent plus de broyer du noir par ces temps de pandémie, qui astreint tout le monde au confinement, avec tout son cortège de doutes, de lassitude et de grande souffrance.

Arrivé du Maroc cet été, Abdellah Diouri, 20 ans a tenu une semaine avant de partir chez un membre de sa famille, fin décembre pour se détendre. « Je saturais ! Je vis dans 15 m², en colocation, j’étais tout seul pendant les vacances. Je n’ai pas pu faire mon stage, je n’ai pas rencontré grand monde… J’étais très perturbé ! », raconte l’étudiant en économie gestion à l’Université d’Artois. S’est ajoutée à cette solitude, la douleur d’avoir perdu en quelques semaines, ses deux grands-mères, sans possibilité pour lui de rentrer pour les enterrements. « Ça a été un grand choc », rapporte La Voix du Nord, citant Abdellah qui en est à regretter son choix (cher payé), de venir en France puisqu’il avait « obtenu une grande école au Maroc ».

Comme Abdellah, ils sont nombreux à se désoler de cet inconfort avec tout son cortège de stress. C’est le cas par exemple de Marine Mignot, 20 ans, étudiante en lettres, histoire et droit, fatiguée des cours en visio, sans examens adaptés, sans possibilité de stage, sans vie de campus faite de rencontres, d’expériences, d’émulation intellectuelle qui renforce les projets d’avenir, avec au final, un futur incertain.

Ainsi, c’est évident « qu’il y a une génération de sacrifiée », regrette Pasquale Mammone, président de l’Université d’Artois qui voit ainsi s’envoler l’espoir que nourrissait l’Université, d’un retour des étudiants en première année le 20 janvier, par demi-groupes, pour les TD tomber à l’eau. « Le ministère a signifié que cela était remis à plus tard », poursuit-il, évoquant la date du 4 février. Ainsi, le taux des étudiants qui abandonnent en cours d’année, pourrait augmenter de 10 points, se préoccupe M. Mammone.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Etudiants - Education - Rencontres - Jeunesse - Coronavirus au Maroc (Covid-19)

Aller plus loin

Une Marocaine bloquée en France : "J’ai passé l’après-midi en pleurs, à chercher des vols"

À l’annonce de la fermeture de l’ensemble des écoles et universités françaises pour cause de coronavirus, Maha El Haiba, 18 ans, étudiante de Sciences Po Menton, a décidé de...

Une cagnotte de soutien pour la famille de l’étudiante marocaine poignardée à Amiens

Une cagnotte solidaire a été lancée sur la plateforme Leetchi pour soutenir la famille de Salma Laaziri, étudiante marocaine en 3e année à l’ESIEE à Amiens, et froidement...

Fuyant la dépression, des étudiants marocains rentrent au pays

Pour éviter une dépression, de nombreux étudiants marocains en France ont préféré rentrer au pays. Dans ce contexte de crise sanitaire liée au coronavirus, ils suivent les cours...

France : un étudiant marocain appelle à l’aide

Sans ressources financières, Amine Abounour, jeune étudiant marocain dans une école de commerce à Dijon, a lancé une cagnotte en ligne sur le site GoFundMe, pour pouvoir payer...

Ces articles devraient vous intéresser :

Une campagne pousse les jeunes Marocains à prier

De jeunes Marocains ont lancé une campagne numérique pour inciter leur génération à cultiver une vie de prière, soulignant l’importance de celle-ci dans la pratique de leur foi musulmane.

TikTok, vecteur de débauche au Maroc ?

De nombreux Marocains continuent d’appeler à l’interdiction de TikTok, dénonçant la publication par les jeunes de contenus violents ou à caractère sexuel sur cette application qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs du royaume.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Maîtrise de l’anglais : le Maroc à la traîne

Alors que les Marocains délaissent de plus en plus le français pour l’anglais, le Maroc est encore à la traîne quant à la maitrise de langue de Shakespeare.

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Interdire ou réguler TikTok ? Le Maroc cherche la solution

Menacé d’interdiction aux États-Unis et en Europe, TikTok est de plus en plus décrié dans le monde. Au Maroc, des voix continuent d’appeler à l’interdiction de l’application chinoise. Mais plutôt que de l’interdire, des experts appellent à encadrer son...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.