France : la famille de Wissam El Yamni porte plainte contre le médecin légiste

18 janvier 2021 - 08h00 - France - Ecrit par : S.A

La famille du franco-marocain Wissam El Yamni, mort le 9 janvier 2012 après une interpellation policière violente à Clermont-Ferrand, a décidé de porter plainte contre le médecin légiste mandaté par la justice. Elle remet en cause l’expertise judiciaire.

Wissam El Yamni, chauffeur routier de 30 ans, avait été interpellé le 31 décembre 2011 dans le quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. Il venait de caillasser une voiture de police. Son interpellation était d’une rare violence. Il tombe dans le coma après son passage au commissariat et décède le 9 janvier 2012 à l’hôpital.

9 ans après, la famille El Yamni veut connaître les causes réelles de sa mort. Le dernier rapport de 2019 révèle que la mort a pu être causée par « l’intervention d’un tiers ». La famille estime que ce rapport contredit les hypothèses émises par un collège d’expert mandaté par la justice en 2013. Selon ces hypothèses, le décès serait lié à l’absorption de cocaïne.

Lors d’une récente conférence de presse, Farid, frère de la victime, et un des avocats de la famille, Henri Braun, ont annoncé qu’ils vont déposer plainte contre le médecin légiste, rapporte Bondy Blog. « Nous engageons une plainte pénale contre le médecin légiste Michel Sapanet », a dit l’avocat de la famille. « Nous saisirons aussi l’Ordre des Médecins pour faire le bilan et comprendre pourquoi il y a autant de retard dans ce dossier », a-t-il ajouté.

À ce jour, certains témoins n’ont pas été entendus, rappelle Farid. « À partir du moment où ceux qui nous empêchent de faire la vérité, refusent de reconnaître leur responsabilité, notre stratégie aujourd’hui, c’est d’attaquer ces personnes », clame le frère de la victime. Selon la famille et leur avocat, les pièces du dossier n’ont pas été correctement exploités. Il s’agit des photos de Wissam qui sont, selon Farid, « anti-datées », des vidéos qui n’ont pas été exploitées, des auditions de témoins « orientées et des rapports d’experts affirmatifs plutôt que démonstratif ».

« Sur le plan humain, de la science, de la légalité, de la légitimité, à tous les niveaux, c’est une énorme injustice. La justice a été bloquée », déclarait en 2017 la cour d’appel Riom en charge du bon déroulement de l’enquête. Sans aucune décision de justice depuis 9 ans, la famille de Wissam semble déterminée à aller jusqu’au bout. « Nous voulons repartir sur de bonnes bases pour arriver à ce qui est enfin un procès », a affirmé M. Braun. « Maintenant on change de posture. On ne veut pas d’une justice basée sur des mensonges mais sur la vérité », a laissé entendre Farid.

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