Booking dicte sa loi aux hôtels marocains

11 mai 2024 - 12h30 - Economie - Ecrit par : S.A

La plateforme de réservation en ligne, Booking.com continue de dicter sa loi aux hôteliers marocains, ainsi qu’aux agences de voyages, provoquant d’énormes pertes économiques.

La décision unilatérale de payer les commissions en devises et non en dirhams cause d’énormes préjudices aux hôteliers marocains, mais aussi aux agences de voyages. « La plateforme Booking agit aujourd’hui au Maroc en toute illégalité et fait subir beaucoup de pertes économiques aux acteurs locaux », dénonce Amal Karioun, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc auprès de Challenge, rappelant avoir entre-temps dénoncé cette décision. Il déplore l’inaction du pouvoir public. « J’avais effectivement alerté l’administration de tutelle sur le problème de Booking et sur l’ensemble des décisions qui devaient être prises à cette époque par le ministre Monsieur Sajid et rien n’a été fait, même pas une réponse. À valeur d’aujourd’hui, le problème de Booking se pose avec beaucoup plus d’acuité, non pas simplement pour les hôteliers parce que ça c’est une question, je dirais, commerciale, mais aussi parce qu’ils doivent payer en devise, ça c’est autre chose, c’est un problème qui est relié, disons, à l’office d’échange, à l’administration des impôts, etc. Donc est-ce qu’ils ont réussi à plus ou moins réorganiser le secteur ? En tout cas, le problème reste le même », assure Karioun.

À lire :Booking face à la colère des hôteliers marocains

À l’en croire, les hôteliers se retrouvent, toujours coincés, « parce que c’est un choix, pour l’hôtel de travailler, soit avec Booking soit avec les opérateurs nationaux. » Booking pose problème à plusieurs secteurs. « Maintenant les hôteliers vont dénoncer la situation (ils l’ont déjà fait), mais continueront à travailler avec Booking en ce qui les concerne. Je pense qu’ils sont assez grands pour pouvoir le résoudre eux. Booking pose problème aux autres opérateurs tels que les agences de voyage, les opérateurs du tourisme au Maroc qui ne passent plus par rapport à leur clientèle avec les tarifs concédés à la plate-forme », signale le président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc. Il espère que les autorités vont prendre la pleine mesure de la situation. « Voilà donc, c’est une situation où le Maroc, l’administration que ce soit la tutelle que ce soit les impôts que ce soit l’office d’échange, n’ont pas encore pris de décision. Depuis, nous sommes dans l’expectative », ajoute-t-il.

À lire :La contestation monte contre Booking au Maroc

Le Maroc pourrait suivre l’exemple de la Turquie en prenant une disposition spéciale interdisant formellement au groupe Booking de vendre des chambres d’hôtel marocains aux citoyens dans le royaume ou celui de la Russie dont l’Agence anti-monopole (FAS) a condamné le site de réservation d’hébergements en ligne Booking.com à une amende record de 14,9 millions d’euros pour avoir « abusé de sa position dominante » suite à une plainte déposée par une ONG russe spécialisée notamment dans la défense des droits des PME.

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