France : carte de résident à 1500 euros par an ?

17 octobre 2024 - 11h00 - France - Ecrit par : S.A

Les étrangers présents légalement sur le sol français devraient apporter une contribution spécifique au redressement des comptes publics. C’est du moins ce que propose Charles Prats, délégué national de l’Union des droites pour la République (UDR).

« La France est au bord du précipice financier : plus de 3 200 milliards d’euros de dette publique avec une situation nette négative de 1 875 milliards fin 2023 et un déficit qui va dépasser 6 % du PIB. Il faut également ne pas oublier les 4 284 milliards d’engagements hors bilan à fin 2023… », précise Charles Prats dans une tribune publiée par Le Figaro. Il fera remarquer que « le débat budgétaire sur la réduction des dépenses publiques ne semble malheureusement pas bien engagé et s’oriente vers des mesures limitées. Restent les classiques recettes de l’administration française, folle fabrique des impôts et médaille d’or olympique en fiscalisme. Les cibles restent toujours les mêmes : les « riches » (c’est populaire, on est toujours le riche de quelqu’un…) et les entreprises (les méchants “patrons voyous”…). »

À lire :Ces étudiants marocains qui font la France

Le délégué national de l’Union des droites pour la République (UDR) propose deux idées simples à voter et surtout à mettre en œuvre pour faire face à l’endettement de la France. La première : il estime qu’on pourrait « inviter le Premier ministre Michel Barnier à faire preuve, contre ses administrations, de créativité utile : faire réellement contribuer l’immigration au redressement des comptes publics de la France. » Pour étayer son propos, il explique : « contrairement à une propagande largement relayée, nous savons depuis un rapport éclairant de l’OCDE que l’immigration a un coût budgétaire pour la France compris entre 0,52 % et 0,84 % du PIB. Soit un surcoût financier pour les comptes publics de 14 à 24 milliards d’euros annuels pour un peu plus de 5 millions d’étrangers “légaux”, une moyenne de 3 à 5 000 euros par immigré. »

À lire :Écoles de commerce : les Marocains dominent le classement en France

Par conséquent, « une saine application de la justice fiscale doit inspirer une contribution spécifique pour ces personnes qui profitent de ce que la France leur offre », estime Prats, soulignant que « les étrangers payent déjà une somme de 225 euros pour la délivrance de leur titre de séjour » et que « relever cette taxe, dont le principe est déjà existant, à 1 500 euros annuels et dont le paiement conditionnerait la régularité du séjour, permettrait de faire entrer plus de 5 milliards d’euros chaque année dans le budget de la France. » Il relèvera qu’il s’agit d’un « montant proportionné, nettement inférieur au coût réel de l’immigration. Il n’y a donc aucun obstacle d’ordre constitutionnel. »

« Et si l’immigré refuse de payer, il perd son droit au séjour et en tout état de cause ne sera plus une charge pour la nation. Une mesure gagnant-gagnant », ajoute-t-il.

À lire : Les Maghrébins, premiers étrangers expulsés de France

La seconde idée est relative à l’instauration d’une taxe de 33 % sur les mouvements financiers internationaux à destination des pays refusant de délivrer les laissez-passer consulaires pour permettre l’éloignement des étrangers sous OQTF. « Il s’agit là d’une mesure fiscale particulièrement incitative afin de renforcer les outils de la France en matière d’application de la législation migratoire, explique Prats. Gageons que les diasporas feraient très vite pression sur les pays d’origine afin que ceux-ci coopèrent ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Administration - Immigration - MRE

Aller plus loin

Les Marocains, premiers étudiants étrangers en médecine spécialisée en France

Les étudiants marocains représentent la « première nationalité étrangère » du programme de formation médicale spécialisée en France, indique l’ambassade de France au Maroc.

En France depuis 50 ans, on lui refuse la carte de séjour

Monique Kaltschmidt-Nadel, une Américaine de 79 ans, vivant en Haute-Savoie (France) avec son mari français depuis plus de 50 ans, se retrouve sans carte de séjour.

Ces étudiants marocains qui font la France

Depuis quelques années, les étudiants marocains arrivent en tête du classement des étudiants étrangers en France. Ils contribuent à l’économie du pays, au renforcement de la...

Écoles de commerce : les Marocains dominent le classement en France

Les étudiants marocains sont la communauté étrangère la plus représentée dans les écoles de commerce. Ces dernières sont d’ailleurs les championnes de l’accueil d’étudiants...

Ces articles devraient vous intéresser :

Des ferries géants (GNV) pourraient bientôt desservir le Maroc

GNV vient de lancer la commande de quatre grands navires auprès du Chinois Guangzhou Shipyard International (GSI). Ils pourraient desservir le Maroc.

Intoxications en hausse au Maroc : quelles solutions ?

La Fédération marocaine des Droits des Consommateurs s’inquiète après la hausse des cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans certains restaurants ces dernières semaines. Elle appelle le ministre de la Santé et de la Protection sociale à...

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Pourquoi le Maroc ne sait pas profiter des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) boostent l’économie marocaine grâce à leurs transferts de fonds. Cependant, ils sont des leviers essentiels insuffisamment utilisés par le Maroc en raison de certains obstacles.

Maroc : les rues débordent de marchands ambulants

Les marchands ambulants au Maroc ont toujours pignon sur rue en dépit des politiques publiques mises en œuvre, des investissements consacrés à la construction de marchés et des campagnes de libération de l’espace public.

Un milliardaire marocain a de grandes ambitions en Afrique

Le milliardaire américain d’origine marocaine Marc Lasry, président directeur général d’Avenue Capital Group, investit depuis une dizaine d’années dans le domaine du sport. Après avoir été copropriétaire de l’équipe de basketball des Milwaukee Bucks de...

Immobilier au Maroc : des changements pour le transfert de propriété

Au Maroc, le transfert de propriété ne se fera plus comme avant, la loi de finances 2025 ayant revisité les conditions applicables à l’inscription des actes et conventions à l’Agence Nationale de la Conservation Foncière, du Cadastre et de la...

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Aïd El Fitr 2024 : une bonne surprise pour les fonctionnaires marocains ?

La ministre déléguée chargée de la réforme de l’administration et de la transition numérique, Ghita Mezzour, propose au gouvernement de décréter un congé exceptionnel de trois jours au lieu de deux à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr 2024.

Hassan Abkari limogé : une faute grave à l’origine de son départ du port Tanger Med

Hassan Abkari, directeur général du Port Tanger Med, a été démis de ses fonctions, pour « faute grave ».