Pourquoi la Coupe du monde pourrait transformer le Maroc

18 octobre 2024 - 14h00 - Economie - Ecrit par : S.A

La co-organisation par le Maroc de la coupe du monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal aura d’énormes retombées socio-économiques sur le pays, mais le Maroc devra en amont consentir des efforts considérables.

Alors que certains pays, comme le Brésil et l’Afrique du Sud, souffrent encore des dettes contractées pour l’organisation de leur Mondial, Rashid Sari, président du Centre africain d’études stratégiques et numériques, assure auprès de Madar21 que la co-organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030 avec ses deux voisins ibériques représente une opportunité économique inestimable pour réaliser un bond dans de nombreux secteurs. Pour étayer son argumentation, il a indiqué que le coût de l’organisation du Mondial 2030 peut être analysé sous trois angles principaux : « Les coûts ne dépasseront pas 53 milliards de dirhams (5,5 milliards de dollars), le PIB du Maroc atteindra 200 milliards de dollars d’ici 2029, et nous pourrions même dépasser ce chiffre si nous mettons à jour plusieurs données ».

L’expert économique s’appuie sur les prévisions du Fonds monétaire international (FMI). Selon l’institution, le PIB du Maroc passera de 144 à 200 milliards de dollars. Toutefois, le Maroc devra consentir un effort considérable en matière de marketing, en particulier pour attirer les investissements. « Les investissements étrangers, bien que nous affirmions qu’ils se sont améliorés en 2024, ont en fait gravement chuté par rapport à il y a 19 ans. Par exemple, en 2023, ils ont atteint 10,8 milliards de dirhams, tandis qu’en 2005, ils s’élevaient à 43 milliards de dirhams », précise Sari. Il suggère que le Maroc se concentre sur la prévoyance, l’attraction des investissements et des touristes, ainsi que le renforcement des infrastructures.

À lire : Mondial 2030 : quid des retombées socio-économiques pour le Maroc ?

« L’organisation de la Coupe du monde nous permettra au moins de disposer d’infrastructures solides dans plusieurs domaines », est-il persuadé, notant que le Maroc dispose de tous les atouts nécessaires pour garantir des retombées économiques, même après le Mondial 2030, tant sur le plan touristique que sportif, voire industriel. « La situation stratégique du Maroc nous ouvre de vastes perspectives dans le domaine touristique. Aujourd’hui, nous visons une stratégie pour atteindre 17,5 millions de touristes, mais d’ici 2030, nous pourrions dépasser ce chiffre et atteindre 30 millions », précise Sari, expliquant ces prévisions de croissance du tourisme par la proximité géographique entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal,

Selon l’expert, il s’avère nécessaire de mettre en place des incitations pour encourager les supporters à assister aux matchs répartis sur les trois pays, mais les agences de voyage et le ministère du Tourisme doivent travailler ensemble pour renforcer le tissu touristique marocain. L’organisation de la Coupe du monde offre une visibilité et une promotion mondiale gratuites. « Le Maroc doit saisir cette occasion pour faire la promotion industrielle du pays. […] Nous devons promouvoir les opportunités d’investissement dans tous les secteurs afin d’assurer la durabilité des retombées de l’organisation de la Coupe du monde, car « se contenter d’accueillir des touristes à court terme en misant uniquement sur le tourisme serait une catastrophe qui nous coûterait cher », analyse Rachid Sari.

À lire : Mondial 2030 : le Maroc en route pour un boom économique ?

« Bien que le secteur du tourisme soit vital, il est vulnérable à divers facteurs comme les rumeurs, l’instabilité temporaire, les tremblements de terre ou les inondations, qui peuvent tous avoir un impact. En revanche, des secteurs tels que les investissements, l’industrie et la logistique sont ceux sur lesquels nous devons nous concentrer. C’est pourquoi il est essentiel de développer une stratégie de marketing solide. Si nous restons inactifs, nous n’obtiendrons pas à long terme des résultats satisfaisants. Nous devons donc mettre en place des stratégies bien conçues pour garantir des retombées à moyen et long terme », conclut Sari.

Pour rappel, le Brésil avait dépensé plus de 15 milliards de dollars pour l’édition 2014 et l’Afrique du Sud 3,6 milliards de dollars pour le Mondial 2010, le Qatar environ 220 milliards de dollars pour accueillir le Mondial 2022 et la Russie 11,6 milliards de dollars pour l’édition 2018.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Football - Investissement - Portugal - Coupe du monde 2030

Aller plus loin

Coupe du Monde 2030 Maroc : organisation, stades, retombées économiques

Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et président de la Fédération Royale Marocaine de Football, a détaillé les coulisses de l’organisation de la Coupe du Monde 2030,...

Mondial 2030 : le vrai décollage économique pour le Maroc ?

L’organisation de la coupe du monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, aura certainement un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc qui...

Le Maroc accueillera les plus grandes compétitions de football d’ici 2030

Le Maroc se prépare à accueillir une série d’événements footballistiques majeurs dans les années à venir. C’est ce qu’a annoncé Fouzi Lekjaa, ministre délégué au Budget, lors...

Mondial 2030 : quid des retombées touristiques pour le Maroc ?

Les opérateurs marocains du tourisme se félicitent de l’attribution par la FIFA de l’organisation de la coupe du monde 2030 au trio Maroc-Espagne-Portugal. Cet événement devrait...

Ces articles devraient vous intéresser :

PSG - Brest : les notes d’Achraf Hakimi par la presse sportive

Le Paris Saint-Germain s’est imposé 3-1 face à Brest lors de la 4ᵉ journée de Ligue 1. Un succès important à quelques jours du retour en Ligue des champions, marqué par un doublé d’Ousmane Dembélé, mais aussi par la prestation solide de l’international...

Walid Regragui a bien pensé démissionner

Après l’élimination de l’équipe du Maroc en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte d’Ivoire, le sélectionneur Walid Regragui aurait envisagé bien envisagé de démissionner.

Eliesse Ben Seghir, le joyau marocain qui affole les compteurs

L’AS Monaco peut compter sur un jeune talent qui ne cesse de faire parler de lui : Eliesse Ben Seghir. Le jeune attaquant marocain, âgé de seulement 18 ans, impressionne par ses prestations aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue des champions.

Football : deux matchs pour le Maroc avant le CAN en Côte d’Ivoire

Dans le cadre de sa préparation pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), l’équipe du Maroc de football prévoit de disputer deux matchs amicaux avant l’entrée en compétition en Côte d’Ivoire.

Abdessamad Ezzalzouli : un transfert manqué à l’Atlético Madrid

Abdessamad Ezzalzouli a rejoint le Betis dans les dernières heures du mercato d’été. L’ancienne pépite marocaine du Barça a manqué de peu d’intégrer l’équipe de l’Atlético Madrid.

CAN 2025 et Mondial 2030 : les critères de qualification des stades marocains

Le ministère de l’Équipement et de l’eau a donné des précisions sur les critères de qualifications et les travaux de construction des stades qui accueilleront les matchs de la coupe d’Afrique des nations 2025 et de la coupe du monde 2030.

Le Maroc prêt à offrir une Coupe d’Afrique inédite

Le Maroc accueille la Coupe d’Afrique des nations 2025 qui se déroulera du 20 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Le royaume met le paquet pour donner un cachet particulier à cette 35ᵉ édition du tournoi continental.

Hakim Ziyech efface ses traces avec l’équipe du Maroc

L’ailier marocain de Galatasaray Hakim Ziyech a supprimé ses photos Instagram avec l’équipe du Maroc, laissant libre cours à plusieurs interprétations sur son avenir avec les Lions de l’Atlas.

Ayoub Bouaddi hésite entre la France et le Maroc

Le joueur franco-marocain du LOSC Lille, Ayoub Bouaddi, pourrait ne pas figurer sur la liste finale des joueurs convoqués par Walid Regragui pour les matchs contre le Niger et la Tanzanie, prévus les 21 et 25 mars dans le cadre des éliminatoires de la...

Maroc : 1000 km d’autoroutes en plus

Le Maroc prévoit des investissements massifs pour renforcer son réseau autoroutier avant la Coupe du monde 2030 qu’il organise aux côtés de l’Espagne et du Portugal. En tout, 1 000 kilomètres supplémentaires devraient être construits avant cette...