Maroc : deux mois de prison pour un simple baiser

24 novembre 2024 - 15h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

La cour d’appel de Tanger a acquitté vendredi une femme condamnée en première instance à deux mois de prison avec sursis pour avoir embrassé son compagnon, estimant qu’un baiser ne constitue pas un acte de débauche. L’homme, lui, avait écopé de trois mois de prison avec sursis.

La cour d’appel vient de casser cette décision, soutenant qu’un baiser n’est pas constitutif d’un délit de débauche. « La décision rendue en appel a remis les choses à leur place et s’aligne sur la jurisprudence et la doctrine concernant le délit de débauche. Ainsi, elle a examiné le dossier sous tous ses aspects juridiques et factuels », s’est réjouie Me Yousra Raissouni, avocate de l’accusée, auprès d’Alyaoum24.

Tout est parti d’une plainte déposée par un homme reprochant à son ex-femme âgée de 25 ans de s’amouracher avec son compagnon de 29 ans en présence de sa fille. Un comportement qu’il juge immoral. Le parquet compétent a ordonné l’ouverture d’une enquête confiée à la brigade des mœurs relevant du service préfectoral de police de Larache. Dans leur procès-verbal, les agents ont mentionné que la femme et son compagnon ont avoué s’être embrassés, mais assuré n’avoir jamais eu de relations sexuelles.

À lire : Dounia Batma fait condamner son mari pour « incitation à la débauche »

Le tribunal s’est appuyé sur l’aveu des accusés, qu’il a considéré comme une reconnaissance de débauche, pour rendre son verdict. « Conformément à l’article 493 du Code pénal, le délit sanctionné par l’article 490 du même Code, à savoir le délit de débauche, est établi sur la base d’un procès-verbal officiel rédigé par un officier de police judiciaire en cas de flagrant délit, ou sur la base d’un aveu consigné dans des écrits ou des documents émanant de l’accusé, ou d’un aveu judiciaire », peut-on lire dans la décision rendue le 16 octobre 2023.

Malgré les arguments des avocats de la défense, le tribunal avait condamné la femme à une peine de deux mois de prison avec sursis et une amende comminatoire de 500 dirhams, ainsi que 1 500 dirhams à titre de dommages-intérêts au plaignant. Son compagnon, lui, avait écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Tanger - Femme marocaine - Relation amoureuse

Aller plus loin

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle...

Marrakech : une star de télé-réalité en prison

Liziane Gutierrez, ancienne candidate de l’émission de télé-réalité brésilienne « A Fazenda », est introuvable sur les réseaux sociaux depuis un mois. La raison de cette absence...

Dounia Batma fait condamner son mari pour « incitation à la débauche »

Mohamed Al Turk, l’époux et agent de la chanteuse marocaine Dounia Batma a été condamné par le tribunal de Marrakech à trois mois de prison et une amende de 3 000 dirhams...

La vérité derrière l’arrestation de Liziane Gutierrez à Marrakech

Les informations publiées par certains médias anglais comme The SUN selon lesquelles Liziane Gutierrez, ancienne candidate de l’émission de télé-réalité brésilienne « A Fazenda...

Ces articles devraient vous intéresser :

Il veut divorcer, une Marocaine offre une grosse somme pour le retenir

Après 18 ans de vie commune, elle ne peut se résoudre à la séparation. Pour tenter de sauver son mariage, une Marocaine a eu une idée aussi originale que désespérée : offrir de l’argent à la personne qui réussira à convaincre son époux de renoncer au...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Lamine Yamal en couple avec une chanteuse ? elle a 6 ans de plus que lui

Lamine Yamal, l’attaquant espagnol d’origine marocaine et équato-guinéenne, fréquente une chanteuse argentine. Il serait de nouveau en couple.

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

Immobilier au Maroc : bonne nouvelle pour les nouveaux acquéreurs

Des changements ont été opérés pour impacter positivement le secteur de l’immobilier. Le délai prévu dans l’article 573 relatif à l’introduction d’une action en justice pour défaut de garantie n’est plus limité à 365 jours.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Une jeune Marocaine "lynchée" après avoir épousé un homme du Golfe

Le mariage d’une jeune femme marocaine avec un homme originaire du Golfe déclenche de vives critiques sur les réseaux sociaux. Des experts dénoncent une société encore profondément intolérante face aux unions mixtes.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.