Une Marocaine porte plainte contre l’Etat français

10 avril 2025 - 18h00 - France - Ecrit par : P. A

Privée de son droit d’assister au procès de son ex-compagnon, une femme victime de violences conjugales a assigné l’État pour dysfonctionnement administratif devant le tribunal judiciaire de Paris.

La femme a demandé mercredi au tribunal judiciaire de Paris de condamner l’État pour l’avoir privée d’assister à ce procès. Khadija estime qu’on lui a « volé [son] procès ». « Quand j’ai porté plainte, j’avais foi en la justice. Je voulais le voir dans le box, je voulais entendre le mot “condamné”. Mais on m’a volé mon procès », a déclaré à la barre la jeune femme.

Selon Ouest-France, l’affaire remonte à 2017, lorsque Khadija a porté plainte contre son ex-compagnon pour « viols », « tortures » et « actes de barbarie ». Le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de son renvoi devant la cour d’assises de la Haute-Vienne. En septembre 2020, la plaignante, à sa grande surprise, apprend dans la presse que le procès est en cours. Ses démarches pour assister au procès ont été vaines. Son ex-conjoint sera condamné à huit ans de prison pour les violences et relaxé pour les accusations de viols.

À lire : France : une Marocaine victime de violences conjugales, son époux condamné

La victime n’a pas été informée de la date du procès parce que la convocation avait été envoyée à une mauvaise adresse, se défend le parquet. Mais « personne n’a cherché à la contacter par un autre biais, alors que la police avait son numéro de téléphone », fait observer Me Pauline Rongier, l’avocate de Khadija à l’audience. « Comment condamner quelqu’un pour viol conjugal quand on n’a pas de victime ? », a demandé l’avocate.

« Ce qui est reproché ici, c’est tout simplement l’acquittement de monsieur B. et le fait que le parquet n’ait pas fait appel », a expliqué la représentante de l’État, assurant que « les droits de la victime n’ont été bafoués. Elle n’est pas victime de l’État, mais de monsieur B. ». « L’État ne peut pas être considéré fautif » dans cette affaire, a soutenu le procureur de la République. Le tribunal judiciaire livrera son verdict le 21 mai. Quant au prévenu, en situation irrégulière, il a été expulsé vers le Maroc à sa sortie de prison en février 2024.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Plainte - Droits et Justice - Paris - Violences conjugales - MRE

Aller plus loin

Un Marocain jaloux et possessif condamné pour violences conjugales en France

Un homme d’origine marocaine, âgé de 30 ans, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Bourges à dix mois de prison ferme pour violences conjugales sur son épouse.

Un Marocain condamné pour violences conjugales en France

Ayoub A., mari de Nadia, une femme d’origine marocaine qu’il battait depuis des années au domicile de ses parents dans l’Essonne, a été condamné le 26 janvier à un an de prison...

Une Marocaine fait condamner l’État français

Empêchée d’assister au procès de son ex-mari en 2020, Khadija, une victime de violences conjugales, a porté plainte contre l’État français pour dysfonctionnements de la justice....

France : une Marocaine victime de violences conjugales, son époux condamné

Le tribunal correctionnel de Coutances a condamné l’époux d’une Marocaine pour violences conjugales ayant entraîné une interruption de travail de deux jours.

Ces articles devraient vous intéresser :

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

Chaos à Tanger Ville : Un seul ferry et des heures d’attente

Le port de Tanger Ville connait une congestion maritime sans précédent ces derniers jours, en raison d’une pénurie de navires de transport maritime entre Tanger Ville et Tarifa en Espagne.

Voiture de location ou empruntée : les règles douanières pour les MRE

L’entrée au Maroc d’un véhicule immatriculé à l’étranger et conduit par une personne qui n’en est pas le propriétaire est une situation administrative très encadrée.

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Voici le guide fiscal des MRE (2024)

La Direction générale des impôts (DGI) met à la disposition des Marocains résidant à l’étranger (MRE) un guide fiscal renseignant sur les différentes dispositions, notamment celles concernant les droits d’enregistrement et de timbre, la taxe sur la...

Un projet du roi Mohammed VI concernant les MRE en souffrance

Annoncée en novembre 2024 par le roi Mohammed VI lors de la commémoration de la 49e Marche verte, la création de la Fondation Mohammedia pour les Marocains résidant à l’étranger peine à devenir réalité alors que les problèmes administratifs auxquels...

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

MRE au Maroc : un été de paperasse et de galères

Outre le bon accueil qui est réservé Marocains résidant à l’étranger (MRE) aux ports, aux aéroports et aux postes-frontières, il y a également lieu de leur simplifier les procédures administratives pendant leur séjour au Maroc dans le cadre de...

Maroc : des MRE exclus !

Au Parlement marocain, les députés de la majorité (Rassemblement national des indépendants, Parti Authenticité et Modernité et Istiqlal) et de l’opposition (parti de la justice et du développement) ont du mal à s’accorder sur une proposition de loi...