Le Maroc perd ses talents année après année

5 juin 2025 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Le Maroc fait face à une grave pénurie de médecins. En cause : l’exode médical, qui prive le pays de centaines de professionnels chaque année. Malgré une réforme législative, les médecins étrangers restent peu nombreux à vouloir s’installer dans le royaume.

Le Maroc souffre toujours d’un manque de compétences médicales, en raison de l’exportation de ses compétences vers l’étranger, a affirmé Youssef El Fakir, professeur à la faculté de médecine, lors d’une rencontre sur la migration des médecins organisée par le groupe istiqlalien à la Chambre des conseillers. Pour étayer son propos, il a précisé que le royaume ne dispose que de 30 000 médecins pour environ 36 millions d’habitants, soit 7,5 médecins pour 10 000 habitants, un chiffre bien inférieur au minimum recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : 25 médecins pour 10 000 habitants.

À lire :Le Maroc contraint de recruter des médecins étrangers

Environ 15 000 médecins marocains exercent en France à eux seuls, dont 7 000 sont nés en dehors du Maroc, et 600 médecins quittent le Maroc chaque année, 90 % d’entre eux s’orientant vers l’Allemagne, a encore précisé El Fakir, soulignant que le phénomène d’exode médical n’est pas propre au Maroc et ne concerne pas uniquement les médecins, mais aussi les infirmiers, les techniciens médicaux et d’autres professionnels de santé.

À lire :Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

L’universitaire a en outre évoqué la question du recrutement de médecins étrangers pour exercer au Maroc. Alors que la nouvelle loi régissant la profession médicale, qui ouvre la voie au recrutement de médecins étrangers pour exercer au Maroc, est entrée en vigueur, le nombre de médecins étrangers ayant demandé leur inscription à l’Ordre des médecins pour travailler au Maroc ne dépasse pas 50 médecins. El Fakir a fait savoir que les médecins souhaitant exercer au Maroc ne viennent pas de pays européens ou asiatiques, mais de pays africains et arabes.

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