La France importe des plants d’oliviers du Maroc

23 juillet 2025 - 20h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Les agriculteurs charentais ont trouvé une alternative pour sortir de la crise du cognac et des mauvais rendements des céréales : importer des plants d’oliviers venus de plusieurs pays, dont le Maroc, et investir dans la culture de l’olive.

Les agriculteurs charentais sont en passe de conjuguer leurs souffrances au passé. Ils ont opté pour la culture de l’olive, une belle diversification pour juguler la crise du cognac et des mauvais rendements des céréales, fait savoir Francebleu. À Fouquebrune, à une quinzaine de kilomètres d’Angoulême, la présidente de la Chambre d’Agriculture d’Angoulême, Laëtitia Plumat, s’investit dans cette culture : elle a mis en terre 3000 plants sur une superficie de deux hectares, en octobre dernier, entre le vignoble, le champ de luzerne et les chênes truffiers. Elle réalisera la première récolte dans deux ans et demi.

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Pourquoi la culture de l’olive ? « C’est une plante qui nécessite 500 millimètres d’eau », explique Laëtitia Primat, première oléicultrice en Charente. Elle ajoute : « Si on a un petit peu d’eau, c’est mieux parce qu’on sécurise un peu la qualité de l’olive au mois d’août. Et après c’est une plante qui résiste aux fortes chaleurs et, avec le réchauffement climatique, c’est parfait. »

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La filière oléicole commence à se structurer, le marché étant immense. Des plants d’oliviers venus de Tunisie, du Maroc, et d’Espagne, sont importés par l’entreprise Oliv’ Green, basée à Carcassonne. Nombreux sont les agriculteurs qui souhaitent, eux aussi, se diversifier. Ils se tournent vers les pépiniéristes charentais. L’ambition est de construire prochainement le premier moulin d’huile d’olive en France dans le Sud-Charente.

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« On s’est rendu compte rapidement qu’il n’y avait pas de filière en France, comme on peut en trouver en Espagne, au Maroc ou en Tunisie », reconnaît Yannick Combescot, responsable de la société Oliv’Green. Et d’ajouter : « Donc on s’est affairé à travailler sur ce projet-là. On est rendu à peu près à 450 hectares de plantations (en France). On avance encore avec une grosse perspective à partir de 2026 ».

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